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Les mines antipersonnel tuent en Algérie

mardi 10 mai 2005, par nassim

Les mines antipersonnel utilisées par l’armée coloniale et plus récemment, par les hordes de terroristes islamistes, continuent de tuer des innocents en Algérie.

Des innocents continuent de mourir en Algérie, victimes des mines antipersonnel.

La sensibilisation sur l’urgence d’interdire les mines antipersonnel pour que le principe soit universellement accepté, la destruction des stocks existants, la poursuite des opérations de nettoyage des zones minées et la prise en charge des victimes sont, entre autres, les recommandations réaffirmées par les participants. Le symposium d’Alger s’inscrit, selon les intervenants, dans le prolongement de la Convention d’Ottawa et du sommet de Nairobi pour un monde sans mines. Il a été également convenu d’inciter les Etats qui ne sont pas encore partie prenante d’adhérer à la Convention d’Ottawa le plus tôt possible. En Algérie, outre les informations données lors du premier jour de la rencontre, l’attention a été attirée par Seddik Bouallal, membre du comité interministériel de suivi de la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa, sur « l’explosion de 13 000 mines et bombes artisanales durant la décennie du terrorisme ayant tué près de 4 000 personnes et blessé plus de 13 000 autres ». N’était la neutralisation, par les services de sécurité, de plus de 20 000 autres engins explosifs, le bilan serait, selon M. Bouallal, plus dramatique.

« Les terroristes, chassés des villes et des villages, ont, à partir de 2000, changé de tactique », a-t-il expliqué. « Les groupes armés, a-t-il dit, ont miné des zones entières. Les paysans de ces zones ne pouvaient et ne peuvent plus cultiver leurs lopins de terre, car beaucoup d’entre eux y ont laissé leur vie et beaucoup d’autres sont mutilés à vie. » Le directeur général de la solidarité nationale au ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale, Khelladi Abdallah Bouchenak, a abordé, dans son exposé, la question de la prise en charge du handicap et de l’assistance aux victimes des mines antipersonnel.

Effets dévastateurs

L’explosion des mines antipersonnel a provoqué plus de 7000 victimes recensées, plus de 500 veuves et plus de 950 ascendants de victimes pris en charge. De son côté, le chef de la mission du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Algérie, Olivier Dürr, dans une intervention intitulée « Les mines antipersonnel : coûts humains et réponses humanitaires », a souligné que « le CICR a appelé, en 1994, à l’interdiction totale des mines antipersonnel », et ce, a-t-il ajouté, « en réponse aux graves conséquences humanitaires des mines antipersonnel constatées sur le terrain par son personnel médical ». Selon l’orateur, l’interdiction de ces engins aux effets dévastateurs est fondée sur deux règles fondamentales du droit international. Il s’agit, selon lui, de la règle selon laquelle les parties en conflit doivent en tout temps distinguer les civils des combattants ; et le principe interdisant l’utilisation d’armes de nature à causer des souffrances excessives. « Or par sa conception même, la mine antipersonnel frappe indistinctement toute personne qui la contacte », a-t-il affirmé. La représentante du ministère canadien des Affaires étrangères, Mme Karen Mollica, a, pour sa part, parlé du Plan d’action arrêté à Nairobi et adopté par les Etats parties à la Convention d’Ottawa le 3 décembre 2004. « C’est une feuille de route pour la période 2005/2009 », a-t-elle précisé. « Cette feuille de route vise à mettre fin aux souffrances, blessures et pertes en vies humaines causées par les mines antipersonnel », a-t-elle expliqué.

Par Benchabane A., elwatan.com