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Les populations rurales, les oubliées de l’éducation

dimanche 23 mai 2004, par Hassiba

Un très faible taux de scolarisation est enregistré dans les zones rurales d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, du fait de la faiblesse des politiques de développement local et des investissements pour les infrastructures tant de base telles que scolaires, indique l’Unesco dans le dernier numéro de son bulletin trimestriel Education aujourd’hui.

Dans un dossier titré « populations rurales, les oubliées de l’éducation », l’Unesco note que « sur 1,2 milliard de personnes vivant dans l’extrême pauvreté (avec moins d’un dollar par jour) dans le monde, 70% habitent des régions rurales ». Parmi elles, ajoute l’organisation onusienne, « 85% vivent dans trente-cinq pays d’Afrique, d’Aise et d’Amérique latine ». « C’est le reflet du désintérêt des responsables politiques pour le monde rural », estime Aïcha Bah Diallo, sous-directrice générale adjointe du secteur de l’éducation et directrice de la division de l’éducation de base à l’Unesco. « Les habitants des régions rurales ont rarement gain de cause dans les arbitrages politiques sur l’attribution des ressources, surtout quand on sait que l’enseignement dans des régions isolées coûte cher », constate de son côté Lavinia Gasperini, responsable de l’éducation rurale à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Dans 20 ans, ces populations représenteront toujours plus de 60% des pauvres de la planète, « chiffre qui ne devrait pas baisser en dépit de l’amélioration sans précédent du niveau de vie dans le monde et de l’urbanisation rapide de nombreux pays en développement ». « L’éducation destinée aux populations rurales est pourtant la clé du développement des campagnes, et donc de la réduction de la pauvreté dans le monde », insiste pour sa part David Atchoarena, membre de l’Institut international de planification de l’éducation de l’Unesco. Le bulletin cite une étude de la Banque mondiale qui estime qu’une meilleure instruction primaire pour les femmes pourrait faire progresser la production agricole de 24%.

Il se réfère également à une étude de l’Unicef réalisée dans 41 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine entre 1990 et 1995, qui signale un écart d’au moins 20 points entre les taux de scolarisation des villes et des campagnes dans près de la moitié des pays. L’institut de statistiques de l’Unesco étudie actuellement un système de mesure des disparités régionales.

Un autre de ses projets, mis en œuvre dans 17 pays dont le Brésil, la Chine et l’Inde, tente d’évaluer l’accès à une éducation de qualité et les systèmes de gestion des ressources humaines et financières réparties à l’intérieur de chaque pays. L’institut mène, par ailleurs, une étude pour évaluer l’influence sur les résultats scolaires, en ville comme dans les régions rurales, du nombre d’enseignants, de l’importance des investissements par élève et de la situation sociale et économique des familles.

Source : La Nouvelle République