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Mohamed Benchicou de nouveau condamné

mercredi 20 avril 2005, par nassim

Pour les deux affaires, Mohamed Benchicou, qui purge actuellement une peine de deux années de prison à la maison d’arrêt d’El-Harrach, cumule avec les nouveaux jugements prononcés, hier, 5 mois de prison supplémentaires.

Le directeur de publication du quotidien suspendu Le Matin,

Mohamed Benchicou.

Mohamed Benchicou, et quatre de ses journalistes ont été condamnés, hier, pour diffamation à des peines de prison ferme, par le tribunal de Sidi M’hamed à Alger, dans deux affaires opposant le journal au ministre de l’Énergie et des Mines, M. Chakib Khelil, et au milliardaire émirati Mohamed Ali Al-Shorafa. Mais, pour les deux affaires, Mohamed Benchicou, qui purge actuellement une peine de deux années de prison à la maison d’arrêt d’El-Harrach, cumule avec les nouveaux jugements prononcés, hier, 5 mois de prison supplémentaires. Dans le premier dossier, celui opposant le journal au ministre de l’Énergie, le juge a prononcé une condamnation de 3 mois de prison ferme et 50 000 dinars d’amende à l’encontre de Mohamed Benchicou, Youcef Rezzoug et une autre journaliste de la même publication.

En sus, le jugement ordonne aux intéressés de payer un dinar symbolique au titre des dommages et intérêts à la partie plaignante et de publier le présent jugement dans deux journaux, arabophone et francophone. Le ministre, se sentant diffamé, avait déposé une plainte contre le journal après la publication par ce dernier d’un dossier le 7 août 2003 traitant, notamment, de la nomination du défunt Djamel-Eddine Khan à la tête de la direction générale de Sonatrach, de l’acquisition controversée par la compagnie de deux tours et l’utilisation de l’argent de la même société pour le financement de la campagne du candidat Bouteflika. Le procureur, rappelons-le, avait requis 6 mois de prison ferme contre les deux journalistes et leur directeur.

Dans la seconde affaire liée à la plainte déposée par Mohamed Ali Al-Shorafa contre la même publication, Benchicou et deux autres de ses journalistes, à savoir Abla Cherif et Hassane Zerrouky, le juge a prononcé à l’encontre des trois prévenus des peines de deux années de prison ferme chacun, 50 000 dinars d’amende et l’obligation de publier le jugement dans deux quotidiens nationaux, l’un arabophone et l’autre francophone. Le procès concernant ce dossier a eu lieu la semaine dernière. La défense avait plaidé la relaxe pure et simple pour ses clients, alors que le parquet avait requis 6 mois de prison ferme et une amende de 50 000 dinars pour chacun des prévenus. Les faits relatifs à ce dossier remontent à l’année 2003 avec la publication par le quotidien Le Matin d’une série d’articles dans lesquels le milliardaire émirati était, entre autres, présenté comme l’un des financiers des groupes islamistes.

Par ailleurs, le tribunal de Sidi M’hamed a requis une amende de 10 000 DA à l’encontre de M. Outoudert Abrous, ex-directeur de publication de Liberté, dans l’affaire opposant ce dernier à l’ex-P/APC de Batna.
Me Bourayou, l’avocat du journal, qui a plaidé la relaxe pour son client, a surtout tenu à rappeler l’existence de documents prouvant les faits rapportés dans le journal et liés à la dilapidation du foncier communal, la distribution illégale de logements et l’utilisation des fonds de la commune à des fins douteuses. L’affaire est mise en délibéré pour le 26 avril prochain. À noter que d’autres affaires liées toujours à la diffamation ont été traitées, hier, par la même instance judiciaire, mais toutes ont été renvoyées à des dates ultérieures.

Par Hamid Saïdani, liberte-algerie.com