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Présidentielle algérienne : Les scruteurs de scrutin

Point Zéro

samedi 13 mars 2004, par Hassiba

Comme à son habitude, Abdelaziz Bouteflika a invité tout le monde sauf les principaux concernés. Pour couronner sa nouvelle investiture, le président de la RADP a envoyé des invitations à l’ONU, l’Union européenne et autres instances internationales pour qu’elles envoient des observateurs avaliser une nouvelle farce électorale.

Si les invitations sont bien arrivées parce que bien envoyées, il semble que cette fois, à part les observateurs aveugles de la Ligue arabe, ce forum de chefs d’entreprise des dernières dictatures de la planète, personne n’ait daigné venir observer un match déjà vendu. Les uns ont prétexté un problème d’agenda, les autres ne veulent plus se compromettre dans une association de malfaiteurs, d’autres enfin ont simplement répondu qu’ils n’avaient pas compris la question.

Au final, l’élection sera surveillée par Saïd Bouchaïr, Yazid Zerhouni et Dieu, du haut de son trône. L’élection sera retransmise par l’ENTV, chiffrée par l’Intérieur et avalisée par Mohamed Bedjaoui. On peut reprocher aux cinq autres candidats de ne pas avoir suffisamment de militants pour être présents dans tous les bureaux de vote, de n’être donc pas assez populaires et de fait, de contester à l’avance les irrégularités.

C’est oublier que le jeu est faussé à la base. Si le même Bouteflika s’était présenté en candidat indépendant contre Chadli en 1979 ou contre Zeroual en 1995, il n’aurait peut-être même pas eu les 75 000 signatures. Ne parlons même pas de Zerhouni, méprisant envers les « seules » 6000 signatures de Rachid Benyellès. S’il s’était présenté seul à n’importe quel scrutin de la Terre, il n’aurait pas eu une dizaine de signatures et encore, arrachées sous la torture.

Bref, un scrutin surveillé par des observateurs de la Ligue arabe en dit long sur sa régularité. C’est comme si on demandait à un mouton de surveiller les bergers.

Chawki Amari, El Watan