Accueil > ALGERIE > Quelles relations entre l’Algérie et la Libye ?

Quelles relations entre l’Algérie et la Libye ?

vendredi 2 février 2007, par Samir

A l’instar de l’Algérie, la Libye est membre de l’Union du maghreb arabe, mais la décision unilatérale de Tripoli d’imposer le visa pour les étrangers, y compris algériens, semble incomprise à Alger.

Kadhafi (Libye) et Bouteflika (Algérie).

Après avoir prôné l’Unité arabe, puis maghrébine, et enfin africaine, n’est-il pas l‘initiateur de la toute récente reconversion de l’OUA en Union africaine, et ne vient-il pas de faire annoncer que la djamahiria s’apprêtait à investir plus de trois milliards de dollars en Afrique. Et voilà que juste après, il surprend tout le monde notamment en Algérie, en annonçant, coup sur coup, l’établissement du visa pour tous les étrangers sans exception, ainsi que l’expulsion de tout travailleur immigré en situation irrégulière, sans compter le licenciement de 40% des fonctionnaires. Si ce n’est pas un tour de vis, ça, c’est qu’on n’y connaît rien.

Pour ce qui concerne les visas, il faut savoir que l’information a été faite par le ministre Salah Rajab, en marge d’une réunion des ministres arabes de l’Intérieur à Tunis. Concrètement, la décision stipule que tout étranger souhaitant entrer en Libye devra prochainement être muni d’un visa, y compris les ressortissants d’Algérie, du Maroc, de Mauritanie, de Tunisie et d’Egypte, jusqu’à présent épargnés par cette mesure. En clair, les pays faisant partie de l’Union du Maghreb arabe (l’UMA), ne bénéficient plus d’un traitement de faveur, même si le ministre libyen de l’Intérieur déclare que la procédure de visa ne contrevient pas aux dispositions du traité de l’UMA.

On peut rester dubitatif, car même si ledit traité adopté à l’unanimité à Marrakech en 1989 reste silencieux sur la question, toujours est-il que l’esprit de l’UMA va dans le sens d’un renforcement des relations entre les cinq pays, alors que des clauses du traité encouragent l’adoption de mesures facilitant la libre circulation des personnes, allant jusqu’à proposer l’établissement d’une carte d’identité maghrébine. Dire le contraire aujourd’hui, c’est s’inscrire en porte-à-faux par rapport à l’esprit des pères de l’UMA, dont Maâmar El Gueddafi fait partie.

Quelle motivation donne M. Rajab pour justifier cette procédure de visa qui s’applique désormais aux pays membres de l’UMA, ainsi qu’à l’Egypte ? Il s’agit pour lui de lutter contre l’immigration clandestine, qui, ajoute-t-il, « peut avoir des conséquences désastreuses et provoquer le chaos, et pour permettre à ceux qui veulent entrer en Libye pour y travailler de disposer d’un contrat de travail clairement établi ». Pour ce qui concerne l’UMA proprement dite, il est certain que ce brusque tour de vis libyen portera un coup sérieux à la construction de l’UMA, dont les instances sont pratiquement gelées depuis 1994.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après l’Expression