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Recours à la sécurité privée en Irak

mardi 23 mars 2004, par Hassiba

L’armada des coalisés a, certes, fait tomber le régime dictatorial de Saddam Hussein, mais la situation prévalant actuellement en Irak est loin de répondre aux attentes de l’administration Bush.

Sur le terrain, il ne se passe pas un seul jour sans que des attentats sanglants soient commis ou que les forces d’occupation soient attaquées. Le bilan est lourd et pour la coalition et pour les nouvelles forces de sécurité locales.

Les 150 000 soldats sous commandement américain et les 193 000 membres de la sécurité irakienne sont harcelés quotidiennement par la guérilla. Quelque 550 militaires américains ont été tués depuis l’invasion de l’Irak, dont environ 380 au combat. Côté irakien, on recense plus de 600 morts au sein des différents corps de sécurité mis en place par la coalition.

Quant aux victimes civiles, nul n’est en mesure de donner un chiffre exact. Les attentats, notamment suicides, ont allongé les listes des victimes. On est loin des estimations les plus optimistes quant au retour de la sécurité dans ce pays. Devant cette recrudescence de la violence, qui a atteint son paroxysme avec les attentats suicides contre la communauté chiite à Bagdad et Kerbala, qui avaient fait 170 morts et plusieurs centaines de blessés, l’administrateur civil américain de l’Irak, Paul Bremer, a exigé un renforcement des corps de sécurité irakiens, notamment au niveau des frontières.

Pour Washington, la violence est l’œuvre d’étrangers qui traversent les frontières pour accomplir leurs actions meurtrières et repartir par la suite. Il n’est pas question pour l’administration Bush d’admettre qu’il existe une résistance irakienne. Face à l’inefficacité des militaires et autres services de sécurité locaux et de la coalition, Paul Bremer a eu recours à la sécurité privée. Ainsi, d’anciens policiers sud-africains du temps de l’apartheid et des mercenaires serbes se partagent ce marché fort juteux, en assurant la garde rapprochée de différentes personnalités.

Selon certaines estimations, le total d’agents de sécurité étrangers exerçant actuellement en Irak avoisine les 10 000 hommes. Il dépasse de loin la contribution en soldats des autres pays membres de la coalition. En dépit de toute cette violence, le président américain persiste et signe en affirmant que la guerre en Irak est positive et que ce pays est devenu “un exemple pour toute la région” depuis le renversement de Saddam Hussein, le 9 avril 2003. Faisant abstraction de toute la violence prévalant en Irak, Bush va plus loin en déclarant dans son allocution hebdomadaire de samedi dernier, que “les femmes et les hommes du Moyen-Orient qui regardent l’Irak ont un aperçu de ce que peut être la vie dans un pays libre”.

C’est à croire qu’il parle d’un autre pays, parce que les informations en provenance d’Irak font état d’une insécurité sans commune mesure. Qui cherche-t-il à convaincre ? Probablement l’opinion publique américaine à l’approche de l’élection présidentielle

K. A., Liberté