Accueil > ALGERIE > Report du sommet des pays de l’Union du maghreb arabe

Report du sommet des pays de l’Union du maghreb arabe

mardi 24 mai 2005, par Hassiba

Le sommet des pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) a été reporté sine die en raison de divergences entre l’Algérie et le Maroc, ont annoncé, mardi, à Tripoli des sources proches des ministres de l’UMA réunis depuis lundi 23 mai, pour préparer le sommet prévu cette semaine en Libye. Les divergences entre Alger et Rabat portent sur la question du Sahara occidental, ont indiqué ces sources.

Le sommet a été reporté en attendant que les idées mûrissent et qu’une réunion sans problèmes puisse se tenir", a pour sa part déclaré devant les journalistes le ministre des affaires étrangères mauritanien, Mohamed Vall Ould Bellal. La Libye n’a jusqu’ici pas confirmé ou démenti ces informations.

Le sommet des chefs d’Etat de l’UMA (Algérie, Maroc, Libye, Mauritanie, Tunisie) était prévu les 25 et 26 mai à Tripoli. Il s’agissait du premier sommet depuis 1994, les activités de l’UMA ayant été paralysées notamment par le conflit de souveraineté sur le Sahara occidental.

LES PROPOS DE M. BOUTEFLIKA

Le ministère des affaires étrangères marocain, Mohammed Benaïssa, avait annoncé, lundi 23 mai, la décision du roi du Maroc de boycotter ce sommet, rejetant sur l’Algérie la "responsabilité de compromettre l’opportunité de relance, au plus haut niveau, de l’édification maghrébine". La Libye n’avait pas pas réagi à la décision de Mohammed VI. L’agence officielle Jana avait annoncé en soirée que le chef de l’Etat libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, avait reçu le chef de la diplomatie marocaine, sans autre précision.

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, avait réaffirmé, samedi 21 mai, son appui au Front Polisario et s’était engagé à tenir ses "promesses" de soutien au mouvement indépendantiste sahraoui.

Il avait indiqué qu’il se rendrait au sommet de Tripoli "fidèle à [ses] promesses envers le peuple sahraoui", ajoutant que son pays soutenait cette cause en vue d’aider"le peuple sahraoui ainsi que tous les peuples à recouvrer leur liberté et leur indépendance". Piqué au vif, le chef de la diplomatie marocaine, M. Benaïssa, avait dénoncé, lundi 23 mai, ces déclarations, estimant qu’"elles n’aident pas à relancer l’UMA". "Les déclarations de l’Algérie sur le Sahara ne sont pas compatibles avec l’esprit du sommet", avait-il dit.

Le Maroc s’est emparé du Sahara occidental après le départ de l’Espagne, ancienne puissance coloniale, en 1975, affirmant qu’il lui revenait de droit. Ce secteur désertique est doté d’un sous-sol riche en phosphates et ses eaux sont poissonneuses. Il pourrait en outre receler des gisements pétroliers offshore. Les relations difficiles entre le Maroc et l’Algérie ont entraîné la fermeture de leur frontière commune depuis 1994, bien qu’une récente rencontre entre M. Bouteflika et le roi Mohammed VI ait été perçue comme une amorce de rapprochement.

Source : lemonde.fr