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Santé en Kabylie : Déséquilibre à Béjaïa

jeudi 13 mai 2004, par Hassiba

Les deux pôles principaux que constituent les secteurs sanitaires de Béjaïa et d’Akbou ont bénéficié d’un intérêt particulier dans le programme du développement élaboré dans la logique de la réforme hospitalière initiée depuis 2002.

La politique de santé, bien que n’ayant pas tourné le dos au reste des infrastructures hospitalières, a laissé transparaître un certain déséquilibre sur le terrain.
Des unités de base se retrouvent dans un état de dégradation et quelques-unes peinent même à fonctionner dans les normes du fait qu’elles ne disposent que du strict minimum en équipement et en personnel.

Absence d’équipement

C’est ce que confirme le constat que fait, entre autres, la commission santé de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) qui souligne dans ses différents procès-verbaux le besoin de nombreux centres de santé demandeurs surtout d’équipements et de personnel. Des besoins croissants que le budget de l’Etat, malgré l’embellie financière, semble ne pas pouvoir satisfaire dans leur globalité. A Ath Mellikèche, par exemple, les citoyens se sont longtemps plaints de ces déplacements imposés vers la ville de Tazmalt pour la prise en charge des cas d’urgence, la structure sanitaire de leur commune n’étant pas en mesure d’assurer la couverture sanitaire nécessaire. Souvent sous la pression des citoyens, des collectivités locales érigent des unités de soins qui ne font pas forcément partie du programme d’équipement de la direction de la santé. « Le secteur a besoin de beaucoup d’aide » s’accordent à dire le Dr M. Athmani et N. Benmamar, respectivement président et rapporteur de la commission santé de l’APW.

Pour ce dernier, « le secteur se dégrade de plus en plus ». Et il en veut pour exemple le centre de santé d’Akfadou, « une belle infrastructure qui ne dispose pas encore, entre autres, de médecin et de dentiste ». Il cite aussi la fermeture de la maternité de ce centre, faute d’équipements, ce qui pénalise grandement la population. Une même situation pénalisante pour la population d’Adekkar, pas très loin de là, du fait que la salle de soins, selon nos sources, ne sert plus que d’un toit pour un citoyen qui l’a squattée. Des unités de santé basées dans la zone rurale continuent de fonctionner dans des conditions contraignantes. « Le seul infirmier qui exerce dans notre unité est souvent absent, il exerce en parallèle comme chauffeur de fourgon », a dénoncé, il y a quelque temps, un groupe de villageois. Contrairement à l’ex-APW qui a pu doter l’hôpital de Béjaïa d’un scanner, l’actuelle assemblée élue se désole de ne pas pouvoir contribuer au développement du secteur, essentiellement dans les zones éloignées des « centres de référence ».

« Le centre de santé de Kendira ne demande qu’une ambulance, l’APW peut lui venir en aide », nous dit le Dr Athmani. Par ailleurs et dans le cadre du budget primitif de l’année en cours, l’APW a voté une enveloppe de 8 millions de dinars destinés à l’acquisition de petit matériel au profit des centres de santé de Darguina, Timezrit, Fenaïa... et la réalisation d’une salle de soins à Tala Hamza. La résolution a été rejetée par l’administration au motif que le secteur est pris en charge sur le seul budget de l’Etat. Un argument qui a prévalu également lors du rejet de la résolution des élus de venir en aide, avec près de 300 millions de centimes, à une centaine de malades chroniques. « Il y a de l’incohérence dans les textes. La circulaire CW2 annule les prérogatives que nous donne le code de wilaya », un autre problème que soulève le Dr Athmani.

Par K. Mejdoub, El Watan