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Surpopulation des prisons en Algérie

mardi 18 octobre 2005, par Ahlem

L’Algérie compterait 50000 individus dans ses 127 prisons alors que le nombre officiel arrêté est de 42000, d’après une source proche de la chancellerie, citée par Liberté.

Prison d’El Harrach, l’une des plus surpeuplées d’Algérie.

Sur ce total, la proportion des détenus terroristes, dits "spéciaux", est en forte baisse, alors que les pensionnaires de droit commun connaissent une augmentation inquiétante, qui s’explique par l’essor de la délinquance et de la criminalité en milieu urbain.

La forte hausse du nombre des détenus en Algérie s’accompagne de terribles conditions carcérales, observe "Liberté". En effet, très loin des normes internationales, les prisons algériennes sont surpeuplées. Ainsi, l’espace réservé à chaque détenu n’excède pas 1,86 mètre carré, alors que le standard européen prévoit 12,2 m2.

Des pénitenciers plus que d’autres sont confrontés à cette congestion. A elle seule, la maison d’arrêt d’El-Harrach, à Alger, accueille 2.500 incarcérés, dont 40% environ ont moins de 27 ans. La prééminence des jeunes est symptomatique de leur difficulté sociale. D’autre part, la moitié des individus en détention actuellement sont des récidivistes. L’absence de mécanismes de réinsertion les empêche de retourner sur le droit chemin. En revanche, la prison constitue pour eux l’école du crime par excellence, même si des aménagements introduits en faveur de la réforme tendent de prévenir la contagion des nouveaux détenus par les récidivistes en les séparant, tout comme sont séparés les condamnés définitifs des prévenus, souvent en grand nombre.

L’une des raisons de la congestion des prisons en Algérie semble résider dans le recours abusif à la détention préventive. Des avocats et des défenseurs des droits de l’Homme sont unanimes pour qualifier cet usage d’abusif. Plus d’un tiers de la population carcérale est formé de prévenus. Consciente de cette réalité, la chancellerie a instruit les magistrats afin d’éviter au maximum le recours au mandat de dépôt. Le désengorgement des prisons a motivé quant à lui une série de mesures. Au chapitre droit, la nouvelle loi pénitentiaire favorise le recours à la liberté conditionnelle. Les grâces décidées régulièrement par le président de la République sont de nature également à alléger la pression sur les centres de détention.

Sur les 127 prisons algériennes, 59 datent du XIXe siècle et 36 ont été bâties entre 1900 et 1962. Le plan quinquennal de la chancellerie prévoit la construction de 42 pénitenciers d’une capacité de 36.000 places à l’horizon 2009.

Synthèse de Ahlem
D’après AP