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Tentative de suicide collectif à Sidi Bel-Abbès

dimanche 9 janvier 2005, par Hassiba

Cinq des neuf étudiants qui observaient une grève de la faim pour protester contre leur exclusion de l’université de Sidi Bel-Abbès, ont tenté de mettre fin à leurs jours en ingurgitant de l’eau de Javel concentrée.

Suite aux évènements du mois dernier qui ont paralysé l’Université Djillali-Liabès, le campus de Sidi Bel-Abbès se retrouve encore une fois confronté à un véritable mouvement de protestation des étudiants des différentes facultés et qui a été suivi lundi dernier par une grève de la faim de neuf étudiants dont trois jeunes filles et ce, au niveau de la faculté des sciences (site1).

Fatigués et éreintés par plusieurs jours de grève, et voyant que leurs revendications n’ont pas été satisfaites, cinq grévistes dont trois jeunes filles (B. Hadjera, B. Halima et F. Hassiba) ont alors opté pour la solution extrême : le suicide. Après avoir absorbé trois grandes doses d’eau de Javel - faute de mieux - les malheureux furent immédiatement évacués vers les services des urgences de l’hôpital Abdelkader-Hasnaoui.

Notre correspondant, qui s’est rendu sur place, affirme que les cinq étudiants sont actuellement sous surveillance médicale au niveau du service gastro-entérologique, et que leurs jours ne sont apparemment pas en danger. Interrogé sur les raisons qui les ont poussés à cette solution ultime, l’un d’eux déclarera : “Avant de passer à l’acte, nous avons lancé un ultimatum aux responsables de l’université afin qu’ils revoient les sanctions qui ont été prononcées à notre encontre”. En ce qui concerne ces sanctions, nous les rappelons : l’université a infligé deux ans d’exclusion à deux étudiants, un an d’exclusion pour trois autres, deux blâmes et deux exclusions définitives.

Très affaiblis, tous disent depuis leur lit d’hôpital : “Nous allons certes mettre un terme à notre grève, mais nous continuerons à nous battre au cas où notre problème ne trouverait pas de solution parce qu’il s’agit de notre avenir, et notre avenir est en jeu.”
Concernant l’état de santé de ces étudiants, les médecins ne se prononcent pas, ils se contentent de l’incontournable formule passe-partout : “État stationnaire pour l’instant en attendant les conclusions de la fibroscopie.”
Par ailleurs, les membres du bureau national de l’Unea qui se sont présentés hier à la maison de la presse Dr-Amir, contestent les décisions de la commission de discipline et les jugent de mesures répressives. Pour rappel, ces étudiants ont été auparavant poursuivis en justice pour séquestration du recteur de l’université et parallèlement traduits devant le conseil de discipline.

Par B. AZIZ. , liberte-algerie.com