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Trafic de timbres fiscaux en Algérie

jeudi 8 février 2007, par Samir

Le trafic de timbres fiscaux est apparu en Algérie suite à leur indisponibilité dans les bureaux de poste, laissant le marché noir dicter sa loi en matière de prix.

Mourad Medelci, ministre des finances, Algérie.

Une tournée dans la capitale à permis de constater que des kiosques ou des étals de marchands ambulants, souvent situés à proximité des sièges de daïra et d’APC, se livrent à la vente illégale de timbres fiscaux, s’accordant ainsi des bénéfices allant de 10 à 50% sur le prix réel de ces timbres. Un propriétaire de kiosque d’Alger centre propose les timbres fiscaux de 100 DA, à 110 DA, alors que le timbre fiscal pour la carte grise d’un véhicule de sept chevaux, à titre d’exemple, est revendu à 850 DA au lieu de 800 DA, a constaté l’APS. Les timbres fiscaux dont la valeur dépasse les 100 DA sont les plus rares et par conséquent plus sujets à la spéculation car leur revente est, selon ce même commerçant, « plus lucrative ». « Je suis prêt à vous fournir de grandes quantités de timbres fiscaux. Il faudra seulement me laisser un peu de temps. Je ne prendrai que 10 % sur chaque timbre », a-t-il confié.

Par ailleurs, un sexagénaire rencontré sur un circuit d’auto-école a indiqué qu’« il achète les timbres fiscaux de 200 DA auprès des recettes des impôts, pour les revendre à 250 DA » aux candidats des examens au permis de conduire. Mohamed, un jeune venu déposer un dossier pour l’obtention d’un passeport, a dit qu’il s’est rendu « dans plusieurs bureaux de poste avant d’être contraint d’acquérir un timbre fiscal pour ce document auprès d’un kiosque, à 2.100 DA au lieu de 2.000 DA », qualifiant ce constat de « véritable aberration ». Contacté à ce sujet, M. Mahfoud Dahamna, sous-directeur des régimes fiscaux au ministère des Finances, a justifié cette pénurie de timbres par notamment « les commandes insatisfaites, sachant que ces timbres sont imprimés par la Banque d’Algérie (l’hôtel des monnaies), une institution connue pour son programme de travail chargé ».

Il a ajouté que cette indisponibilité de timbres fiscaux ne concerne que les bureaux de poste, précisant en revanche que les recettes des impôts en sont en permanence pourvues. Dahamna a annoncé toutefois que des mesures ont été prises récemment par le ministère des Finances visant à garantir la disponibilité des timbres fiscaux et éviter leur revente illégale. Il a notamment indiqué que le ministère, et plus précisément la Direction générale des impôts (DGI), oeuvre à multiplier les points de vente des timbres fiscaux, parallèlement aux recettes des impôts et dans les bureaux d’Algérie Poste, par l’agrément de kiosques, contre une marge bénéficiaire de 6%. Il a tenu, toutefois, à mettre en garde les particuliers qui se livrent à la vente illégale de ce type de timbres, précisant que « désormais les kiosques agréés devront afficher leur agrément ». « Nous conseillons vivement aux citoyens de ne pas acheter de timbres fiscaux en dehors des points de vente autorisés, au risque de payer plus cher ou de tomber sur un produit contrefait », a-t-il averti.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran