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Trois heures pour l’envoi d’un courrier !

mercredi 2 mars 2005, par Stanislas

Triste est de constater qu’encore en 2005, à l’heure où grand nombre de populations à travers le monde accomplissent la majorité des tâches de la vie courante rien qu’en pianotant sur les touches de leur clavier d’ordinateur, l’on galère encore en Algérie pour l’envoi d’un simple courrier recommandé.

Le parcours du combattant débute vers les coups de 11 h, lorsqu’on arrive dans l’un des bureaux de poste du quartier de Sidi Mabrouk à Constantine. Quelques personnes devant le guichet destiné à la vente des timbres et à l’envoi des courriers express et recommandés, enfin rien d’effrayant en apparence puisque l’attente ne devrait durer que quelques minutes.

En se dirigeant vers le guichet, l’on bute d’abord sur l’absence de formulaires, souci cependant vite réglé par un employé qui a eu l’amabilité d’aller en chercher. Premier problème pour la préposée au guichet : son stylo a disparu et elle n’a plus de quoi écrire. La foule devant son guichet ne perturbe guère la postière qui se lance dans une enquête pour savoir qui, parmi ses collègues a volé son précieux stylo. De longues minutes passent avant que notre employée du service public ne « déniche » un autre stylo qui devrait enfin lui permettre de reprendre son service. L’illusion fut de courte durée, puisqu’un autre problème entraînant la paralysie du guichet va se poser.

Cette fois-ci, c’est la monnaie qui manque dans sa caisse, ce qui ralentit la file d’attente qui grossissait entre temps. A peine partie chercher des pièces, la guichetière revient en regardant sa montre qui affichait la fin de son service, elle quitte son poste tout en assurant qu’une autre personne prendra immédiatement la relève, puisque le bureau assure un service continu. Une bonne demi-heure à attendre la relève qui daigna enfin se présenter, justifiant ce retard par son déjeuner qu’elle ne pouvait louper. Le temps, relativement long, de s’installer à son siège et de mettre en place ses outils de travail, notre nouvelle guichetière découvre que son tube de colle ne marche plus, l’excuse vaudra là aussi pour les clients un bon moment d’attente, avant que le roller ne se remette à fournir de la colle. Faisant d’abord passer les acheteurs de timbres fiscaux, le tour de notre infortunée arrive enfin, qui imagine déjà son courrier en chemin pour sa destination.

Pas de sitôt apparemment, puisque cette fois-ci, munie d’une agrafeuse en piteux état, notre interlocutrice nous dira qu’il est impossible d’accrocher le formulaire à l’enveloppe et qu’il faudra, plutôt que de changer d’agrafeuse, changer l’enveloppe comportant déjà l’adresse par une autre plus grande. Résigné à s’exécuter, elle reviendra une demi-heure plus tard munie de l’enveloppe exigée. Seulement, il faudra refaire le même parcours, puisque le guichet était bondé de monde et qu’il fallait une seconde fois attendre son tour. Il était presque 14 h, et pas moins de trois heures de temps à subir les lenteurs du service public.

Inés-M Elwatan.com