Accueil > ALGERIE > Yazid Zerhouni écrit aux élus locaux

Yazid Zerhouni écrit aux élus locaux

lundi 5 avril 2004, par Hassiba

Dans une lettre rendue publique, hier, par le quotidien El Moudjahid, Yazid Zerhouni a demandé au “personnel local en charge de l’élection d’afficher une vigilance de tous les instants et de s’en tenir à une stricte impartialité”.

Si la campagne électorale a focalisé l’attention de l’opinion ces deux dernières semaines, le tomber de rideau, aujourd’hui, va ouvrir la voie à une plus grande préoccupation à la fois des candidats et des votants. Comment s’assurer de la transparence des urnes qui, au soir du 8 avril, dévoileront le choix du peuple ?

Renseignés par les précédentes mésaventures électorales, différents postulants ont pris leurs dispositions. Ils prônent la vigilance comme un ultime rempart contre la fraude. Ne se sentant guère ciblée, l’administration se fait écho de cette ligne de conduite et demande aux agents de l’État de s’y conformer, les élus locaux compris. “Ceci ne peut que renforcer la crédibilité des élus locaux qui ont su dépasser les contingences politiciennes ou leur appartenance politique pour mener à bien cette œuvre d’intérêt national et mettre en œuvre les différents éléments du processus électoral”, a expliqué Zerhouni.

Intervenue à J-3 du rendez-vous présidentiel, sa missive à valeur de garantie supplémentaire. Elle exprime l’engagement du gouvernement pour l’organisation d’une élection propre. “Vos responsabilités et vos actes vous imposent, précisément aujourd’hui, de participer à l’instauration d’une culture démocratique bien ancrée, basée sur la transparence, et de bannir ainsi des esprits le spectre de la suspicion”, a souligné le numéro 2 de l’Exécutif.

Ses recommandations rappellent celles du chef d’état-major, il y a quelques semaines. Dans une interview à la revue El-Djeïch, parue à la veille du lancement de la campagne électorale, Mohamed Lamari a exhorté les agents de l’administration à accomplir leur mission d’encadrement avec honnêteté sans craindre les pressions et les représailles. Au cours de cet entretien, le général des corps d’armée avait insisté sur l’élargissement de la neutralité de l’ANP à toutes les autres institutions de l’État, à savoir la justice et l’administration. Cette exigence est inédite, dans la mesure où l’armée, jusque-là, s’est toujours gardée publiquement d’apporter son appréciation sur le déroulement des rendez-vous électoraux. Comme gage de son retrait définitif de la scène politique, elle s’est félicitée de la suppression du vote dans les casernes. Issue de la révision de la loi électorale, cette mesure compte parmi d’autres amendements visant à enrayer la fraude. “Ils s’inscrivent dans le cadre du renforcement du contrôle du processus électoral dans toutes ses étapes”, a rappelé Zerhouni dans sa lettre.

Première étape de ce processus, la campagne électorale a connu des incidents qui assimilent l’engagement du ministre de l’intérieur à une promesse creuse. Ses services sont rarement intervenus pour restaurer l’ordre. D’où l’interpellation de la commission Bouchaïr de surveillance du scrutin.

S.L., Liberté