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Zerhouni : Le Matin ne fera pas exception

Déclaration en marge de la visite présidentielle

vendredi 5 mars 2004, par Hassiba

S’il y a quelqu’un qui n’éprouvera nul chagrin à ne pas trouver le matin le journal Le Matin sur les étals, s’il advenait que la menace du fisc soit mise à exécution, c’est bien le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Yazid Zerhouni.

Il ne s’en est pas caché, au demeurant, hier, en marge de la virée du candidat Bouteflika à la daïra de Al-Djamâa, dans la wilaya d’El-Oued, en lâchant, impassible, que, si le journal est contraint à cesser de paraître, “ça sera un journal de moins”.

Le ministre de l’Intérieur, qui, dans un passé pas lointain, depuis Djelfa, menaçait ouvertement et publiquement le directeur du Matin, en rétorquant à une question d’un journaliste par “il me le paiera”, s’est, par ailleurs, dit être en dehors de cette procédure mise en branle contre le journal par le fisc. “ Le Matin est une entreprise commerciale comme les autres, il doit payer ses impôts. Il y a bien des entreprises qui ont coulé à cause de cela”.

Rappelons que le journal en question risque de cesser de paraître à compter du 7 mars. Son directeur vient d’être sommé par le fisc de s’acquitter d’un impôt, au titre de redressement, de l’ordre de 39 millions de dinars, sous peine de voir le journal condamner à l’arrêt.

La direction du journal, à sa tête Mohamed Benchicou, considère que le lien entre cette décision arbitraire et les initiatives éditoriales ne souffre l’ombre d’aucun doute.

Dans son livre Bouteflika, une imposture algérienne, Benchicou n’est pas allé de main morte avec le ministre de l’Intérieur dont il a affirmé, entre autres, que quand il était ambassadeur au Mexique, il s’adonnait au commerce de voitures Mercedes. Ce contre quoi s’est défendu, hier, Zerhouni par dire : “Je n’ai vendu que ma Mercedes, à la fin de ma mission”.

Sur un autre chapitre, le ministre de l’Intérieur a avoué, justifiant le refus d’agrément au parti d’Ahmed Taleb El-Ibrahimi, Wafa, que “parmi la composante des membres fondateurs du parti ont figuré des militants de l’ex-FIS”. Celle-là serait donc la raison ayant motivé l’interdiction de Wafa.

S.A.I., Le Soir d’Algérie