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Abdelaziz Bouteflika garde son équipe

mardi 27 avril 2004, par nassim

Abdelaziz Bouteflika opte pour le maintien de la composante du gouvernement qui a eu à gérer les affaires du pays durant son premier mandat.

A quelques exceptions près, le premier magistrat du pays a décidé, en effet, de garder la même ossature de son Exécutif. La lecture de la liste des ministres reconduits dans les plus importants départements illustre à bien des égards « les intentions du Président de s’entourer des mêmes hommes ayant présidé au lancement des réformes multisectorielles », indique-t-on de source proche du palais d’El Mouradia.

Le fait contredit les affirmations du cercle présidentiel qui promettait au lendemain de la proclamation des résultats des élections du 8 avril « un profond réaménagement gouvernemental ». Ce souhait propre à vrai dire au président de la République a été contrarié par l’attitude d’Ahmed Ouyahia qui a refusé de mener une équipe désignée exclusivement par le premier magistrat du pays. Cela s’est passé le 18 avril dernier, le jour où le chef du gouvernement a remis sa démission au président Bouteflika qui l’a reconduit dans ses fonctions pour un second mandat. Au moment de l’accomplissement de cette formalité d’usage, le nouveau chef de l’Etat n’a pas fait dans la dentelle pour faire part à son Premier ministre qu’il a déjà ficelé la liste des ministres qui figureront officiellement dans le nouvel Exécutif. La démarche n’est pas du goût de M. Ouyahia qui a répliqué en substance qu’il est le Premier ministre et que c’est à lui qu’incombe la tâche de proposer l’équipe du staff gouvernemental. La tension monte alors entre les deux hommes tant il est difficile de trouver un compromis. Le Président et son Premier ministre se quittent ainsi après un grave désaccord. Les observateurs resteront sur leur faim tant qu’ils ignorent le sort du chef du gouvernement qui vient de remettre sa démission.

Car, dans la tradition politique algérienne, la reconduction du chef de l’Exécutif est vite prononcée par le premier magistrat du pays après enregistrement de sa démission. Mais cette fois-ci les choses ne se passent comme d’habitude. Le désaccord entre les deux hommes est tel que M. Bouteflika est allé jusqu’à proposer le nom de M. Sellal à la place de M. Ouyahia. La nouvelle n’est pas passée inaperçue. D’incessants arbitrages au plus haut niveau de l’Etat interviennent alors pour aplanir le différend entre MM. Bouteflika et Ouyahia. Ce n’est qu’en début de soirée que la télévision algérienne annonce officiellement la reconduction de M. Ouyahia à son poste de chef de gouvernement, sans que le désaccord soit réglé. Car frustré du changement qu’il voulait apporter, Bouteflika opte pour le statu quo en maintenant l’essentiel de l’Exécutif qui a eu à gérer les affaires du pays durant son premier mandat. Cela dit, le premier magistrat du pays a tenu à apporter d’insignifiants changements. L’on annonce à ce propos l’entrée de Yahia Hamlaoui, ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé de la participation et de la promotion des investissements, Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme et d’Abdelaziz Ziari, ministre de la Jeunesse et des Sports.

M. Haïchour qui occupait ce dernier poste est affecté, quant à lui, au département de la communication. Un nouveau département créé au côté de celui de la culture qu’occupera Mme Khalida Toumi. Autre nouveauté enregistrée, le retour de Mohamed Meghlaoui aux Transports. Trois ministres seront déchargés de leurs portefeuilles. Il s’agit de Mlle Fatiha Mentouri, ministre déléguée auprès du ministre des Finances, chargée de la réforme financière, Nouredine Bounouar, ministre du Tourisme et Mohamed Douihssani, ministre des Ressources en eau. Cela dit, les anciens ministres désignés par M. Bouteflika aux postes de souveraineté sont reconduits. Autre fait, et pas des moindres, à relever, les partis de l’alliance présidentielle n’ont pas bénéficié de nouveaux quotas. Autrement dit, ni le RND ni les militants du mouvement de redressement du FLN et encore moins le MSP n’ont obtenu plus de sièges, comme cela avait été annoncé.

Nadir Benseba, Le Matin