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Amari Saïfi dit Abderazzak le Para

mercredi 19 mai 2004, par Hassiba

Il passe aux yeux des services de renseignement américains comme l’un des terroristes islamistes les plus puissants de la région du Sahel : Abderazzak le Para, de son vrai nom Amari Saïfi, dont l’arrestation a été annoncée, hier, au Tchad, constitue sans conteste l’un des éléments les plus actifs du GSPC, ces trois dernières années.

Le parcours d’un sanguinaire

Ancien militaire contractuel dans les troupes spéciales de Biskra (école des troupes aéroportées), desquelles il sera radié en 1991 pour fin de contrat, ce natif de la région de Guelma rejoint l’organisation de Hassan Hattab en 1999, époque où des informations distillées dans la presse faisaient état de négociations engagées entre le pouvoir et l’organisation terroriste.

Hostile à la reddition, il s’engagea alors dans la restructuration des maquis de l’est du pays en compagnie d’un certain Mouldi, originaire de la wilaya d’El-Oued. à la tête d’un groupe composé de 150 terroristes, il fera très vite parler de lui. Mieux encore, il se révèle comme un potentiel concurrent de Hassan Hattab, puisqu’il sera approché par l’organisation Al-Qaïda par l’entreprise du terroriste yéménite abattu par les services de sécurité dans la région de Batna.

Sur son “tableau de chasse” figurent notamment, l’embuscade en janvier 2003 tendue à une patrouille militaire dans la région de Batna où 43 bidasses avaient péri, l’assassinat de 11 gardes communaux en 2002 au lieu-dit Aïn-Fouris, à 10 km au sud de la commune de Bir-El-Atter, dans la wilaya de Tébessa, et l’enlèvement du sénateur Bediar dans la même région. Mais l’opération la plus spectaculaire à son actif reste sans doute l’enlèvement en février 2003 de 32 touristes de nationalités allemande, suisse, néerlandaise et autrichienne au nord de Tamanrasset. Abderazzak le Para, contraint par l’armée algérienne de libérer un premier groupe de 17 touristes au mois de mai, concède à libérer le second groupe au mois d’août de la même année dans la région du Kidal au Mali en échange d’une rançon de près de 5 millions d’euros payée par le gouvernement allemand, selon des informations jamais confirmées à ce jour.
Marié, selon certaines sources, à une fille d’un grand notable mauritanien, une alliance qui lui permet de tisser des liens dans la région, l’homme aux cheveux frisés, et sur qui les enquêteurs ne disposent d’aucun portrait robot, évoluait “comme un poisson dans l’eau” dans le désert algérien, mais aussi dans la région du Sahel jusqu’à, il y a une dizaine de jours, lorsqu’un diplomate africain, sous couvert d’anonymat, annonçait sa capture par un groupe armé au Nord du Tchad.

Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, lancé par l’Allemagne en septembre 2003, et condamné par contumace par la justice algérienne, celui qui a entamé sa “carrière terroriste” sous le règne du chef du GIA, Djamel Zitouni, au début des années 90, est âgé de 48 ans.

Par Karim Kébir, Liberté