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Bouteflika s’en prend de nouveau à la presse

lundi 29 mars 2004, par Hassiba

Le candidat Abdelaziz Bouteflika a saisi, une fois de plus, l’occasion pour exprimer publiquement tout le mal qu’il pense de la presse indépendante

Hier encore, lors d’un meeting animé à la salle omnisports du stade 24-février de Sidi Bel Abbès, il est revenu à la charge en renouvelant ses attaques acerbes contre les journalistes algériens auxquels il a reprochés de “jeter de l’huile sur le feu”.

Il a recommandé aux citoyens de Sidi Bel Abbès de ne pas accorder trop de crédits à ce qui s’écrit dans les journaux et de faire leur choix en toute liberté. Et de divulguer par la suite sa ferme volonté de clouer définitivement le bec “aux plumes assassines” s’il est élu à la majorité absolue. Tout un programme en somme. Il a soutenu que l’élection présidentielle du 8 avril n’est pas comme la précédente. “Ou bien le peuple reconquerra sa souveraineté ou bien il sera marginalisé”, prévient-il. Bouteflika s’est présenté devant son auditoire en chantre de la tolérance en se prononçant pour la liberté en matière de tenue vestimentaire et en se disant contre “un État islamiste”.

“Oui pour une république démocratique et sociale”, a-t-il lancé, avec grande verve, à l’adresse des Bel-Abbésiens venus nombreux assister à son meeting.
Dressant son bilan, Bouteflika a affirmé que ce qu’“il a construit en 5 ans ne l’a pas été en 40 ans”. Il indiquera avoir réalisé 1 million de logements, offert 1 million de postes d’emploi et assuré 1 million m3 d’eau par jour. À Sidi Bel Abbès comme à Tlemcen, où il a animé dans la matinée un meeting à la salle omnisports Akid-Lotfi, Bouteflika a ressassé ses thèmes fétiches : la sécurité, la concorde civile et la réconciliation nationale.

Alors que les tlemcéniens sont venus en masse l’écouter, Bouteflika s’est contenté d’un discours lapidaire.
Il a affirmé qu’avant qu’il devienne président, l’Algérie, en guerre civile, était une destination honnie et absente sur la scène internationale. “Même nos amis et frères ne regardaient pas de notre côté. Mais nous l’avons mérité car nous étions la cause”, a-t-il ajouté. Mais après 1999, l’Algérie a repris sa place et les étrangers “nous ont acceptés comme partenaire à part entière”. Parlant de la réconciliation nationale, Bouteflika a indiqué qu’il s’agit de “se réconcilier avec soi”.

Abordant le dossier de la femme, il a affirmé qu’elle ne doit pas être une carte politique qu’on ressort à l’occasion de chaque élection. Faisant allusion à la crise de Kabylie, Bouteflika a martelé à trois reprises : “Nous sommes des Amazighs”.

Et de s’écrier à trois reprises aussi :“nous sommes des Amazighs arabisés par l’islam”. En outre, en défendant son bilan, Bouteflika a soutenu avoir créé plus de un million d’emplois et construit plus de 1,7 million de logements. “On est capable de faire autant”, a-t-il asséné en guise de promesse.