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Condoleezza Rice rencontre Ahmed Qoreï

lundi 17 mai 2004, par Hassiba

Ahmed Qoreï, le Premier ministre palestinien, rencontrera, ce matin à Berlin, Condoleezza Rice, la conseillère de George W. Bush pour la sécurité nationale.

Comme Colin Powell, son collègue du département d’Etat, elle s’attellera à convaincre le « Palestinien » de saisir l’opportunité du plan de retrait de la bande de Ghaza du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et se démarquer de son président Yasser Arafat, un « obstacle à la paix », selon le patron de la diplomatie américaine.
« M. Arafat continue d’avoir des initiatives et de faire des déclarations qui rendent exceptionnellement difficile toute marche en avant », a déclaré le chef de la diplomatie américaine lors d’une conférence de presse en marge du Forum économique mondial (FEM) qui se tient depuis samedi à Amman, en Jordanie.

Le Premier ministre palestinien, qui s’est réuni le 10 mai dernier avec Arafat pour préparer cette rencontre, ira à Berlin pour écouter ce que Condoleezza Rice a à lui dire et examiner avec elle les entraves qui se dressent actuellement pour l’application de la « feuille de route ». Qoreï, qui a eu samedi à Amman des entretiens « très, très constructifs » avec Powell, compte faire part à la conseillère de Bush du point de vue palestinien sur « les dangers posés par les tentatives d’Israël de promouvoir des plans alternatifs », comme le plan de séparation unilatérale de Sharon que la Maison-Blanche appuie totalement. Qoreï veut voir exactement ce que le Premier ministre israélien pourra proposer aux Palestiniens après le rejet de ce plan par le Likoud, le parti de Sharon. Comme pour répliquer à Sharon qui le présente comme
« incapable » de mettre fin aux actes de violence, le Premier ministre palestinien réitérera à Rice son offre d’un « cessez-le-feu ». Il s’engage à le faire respecter pour donner, explique-t-il, une chance à la relance des négociations » et, à « assumer ses responsabilités » dans le cas d’un retrait israélien de la bande de Ghaza et des zones de Cisjordanie, tel qu’énoncé dans le plan du Premier ministre israélien. Selon la radio Kol Israël, il aurait appelé déjà les Palestiniens à ne pas répondre aux attaques israéliennes pour ne pas donner à l’Etat hébreu de prétextes pour lancer de nouveaux raids.
Une certitude : la rencontre aura comme toile de fond la destruction à Rafah des dizaines de maisons par l’armée israélienne, une action condamnée par toute la communauté internationale comme « une sanction collective », « une violation claire du droit international », voire un « crime de guerre ».

Les 150 000 israéliens descendus samedi soir Place Rabin, à Tel-Aviv, pour exiger d’Ariel Sharon le retrait de la bande de Ghaza, y compris de la zone frontalière avec l’Egypte et la relance des négociations avec les Palestiniens, et le besoin pour les Américains d’améliorer dans l’opinion arabe l’image de Bush « couvert de honte » par les images de sévices sur des prisonniers d’Abou Ghraïb, près de Baghdad. Le Premier ministre palestinien saura-t-il arracher à la conseillère du président américain plus qu’une déclaration ­p ; effet d’annonce ? - tel un engagement de la Maison-Blanche de « ne plus garder le silence face aux crimes qui ont été ou sont perpétrés à Rafah ou dans le quartier de Zeïtoun, à Ghaza, et les tentatives d’assassinat de cadres palestiniens et de s’impliquer avec les autres membres du quartet (Russie, ONU et Union européenne) dans l’organisation en août prochain des élections palestiniennes, prévues par la « feuille de route » dans le cadre de la réforme des institutions palestiniennes.

Par Djamel Boukrine, Le Matin