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George W. Bush invite Abdelaziz Bouteflika au G8

jeudi 20 mai 2004, par Hassiba

George W. Bush, le président américain, invite Abdelaziz Bouteflika, le président algérien, et ses homologues du Ghana, Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud et Ouganda, à Sea Island (Georgie), pour assister à la dernière journée du sommet du G8, le groupe de pays les plus industrialisés (Allemagne, Canada, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie et Etats-Unis) qui se tiendra du 8 au 10 juin.

Selon un communiqué de la Maison-Blanche, le président Bush « sera heureux de pouvoir discuter d’une vaste gamme de sujets dont, entre autres, les questions liées à la famine et à la sécurité alimentaire, le maintien de la paix, le développement, la lutte contre le sida et la corruption » avec ses hôtes africains et particulièrement ceux d’Algérie, du Sénégal, d’Afrique du Sud et du Nigeria, les membres du comité directeur du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) qui ont « ces dernières années travaillé étroitement avec le G8 pour améliorer les normes de gouvernement, abaisser les barrières commerciales et stimuler l’investissement dans les infrastructures physiques et sociales africaines ».
Aux Affaires étrangères, on affirme que la participation algérienne sera « active » et riche en
« propositions ».

L’Algérie pourrait être sollicitée, lors de ce sommet, dit-on, à jouer un « rôle » dans l’« Initiative du Grand Moyen-Orient », le projet américain soutenant les réformes politiques, économiques et sociales.
« Une initiative qui ne nous dérange guère », souligne-t-on comme pour signifier que l’Algérie se démarque des pays arabes qui ont crié au scandale. « En 2004, nous n’avons qu’un seul choix dans le monde arabe et musulman : initier des réformes par nous-mêmes ou attendre qu’elles nous soient imposées de l’extérieur », explique un responsable des Affaires étrangères. Lors de sa visite samedi dernier à Amman, Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, a laissé entendre que le G8 serait favorable à la création d’un forum avec les pays arabes pour encourager les réformes dans le monde arabe.

Selon le responsable américain, ce forum devrait être « une nouvelle organisation dotée d’un secrétariat où nous pouvons nous réunir régulièrement pour passer en revue les progrès ». Sur le plan économique, l’Algérie, dit-on, plaidera pour un « passage de la théorie à la pratique » du Nepad, notamment la réduction du
« fossé » technologique et ses propres intérêts. Une « revendication » que partagent Africains et Européens qui veulent parler de « croissance durable et équitable », de « développement et combat contre la pauvreté » et inscrire le partenariat qui se dessine entre le Nord et le Sud dans le long terme. A Sea Island, les Etats-Unis, qui sont pointés du doigt pour les sévices perpétrés par leurs soldats sur des prisonniers irakiens, comptent mettre sur la table des discussions la lutte contre le terrorisme et le projet d’un « Grand Moyen-Orient ». En aparté avec le Sénégal, l’Ouganda, le Nigeria et l’Afrique du Sud, ils comptent faire avancer le projet de création de la force de maintien de la paix régionale annoncée. Le prochain sommet du G8 saura-t-il prescrire la bonne médication à une planète « qui brûle » ?

Par Djamel Boukrine, Le Matin