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Kabylie : Retrait des élus FLN

mardi 12 avril 2005, par nassim

C’est sans surprise aucune que les journalistes conviés hier à la conférence de presse au siège du FLN, à Hydra, apprennent que ce parti a décidé de retirer ses élus des APC et APW des wilayas de Kabylie.

Abdelaziz Belkhadem l’annoncera d’ailleurs vers la fin de son intervention introductive de la conférence de presse. Une rencontre avec les journalistes qui intervient après la réunion hebdomadaire du secrétariat exécutif de l’ex-parti unique et qui a eu à aborder plusieurs points dont la dissolution des mouhafadhate et des kasmate et leur remplacement par des structures transitoires en attendant leur renouvellement, mais aussi la préparation de l’université d’été.

Le secrétaire général du FLN a d’ailleurs précisé que celle-ci, prévue vers la fin du mois de juillet,

Belkhadem annonce le retrait des élus FLN en Kabylie.

a été reportée aux 26, 27 et 28 août prochain. Il a été également question du lancement d’une campagne d’adhésion au parti avec comme mission centrale d’amener les jeunes et les femmes à rejoindre le FLN, sans oublier, bien entendu, la distribution des cartes et l’explication à la base militante des résolutions du congrès trois mois après sa tenue. Se livrant au jeu de questions-réponses, dont le secrétaire général du FLN veut faire une tradition, l’orateur précisera à propos du retrait des élus que la décision de les inviter à rendre leur tablier a été prise après de larges consultations avec eux. Des consultations menées par deux membres du secrétariat exécutif. Lesquels ont relevé un sens de responsabilité chez lesdits élus et une prise de considération de l’intérêt général. « Beaucoup d’APC et d’APW sont bloquées dans la région. Une situation qui ne peut plus durer ». « Aussi, et après ces larges consultations, nous avons invité nos élus à se retirer. » En fait d’invitation, et pour qui connaît le fonctionnement du FLN, basé essentiellement sur le centralisme démocratique, il s’agit plutôt d’instruction à laquelle les concernés devront se conformer.

A propos du devenir de ces élus et à la question de savoir quelles sont les garanties qui leur ont été données, puisque M. Belkhadem avait affirmé lors d’une précédente conférence de presse que le parti ne serait pas ingrat envers eux, le conférencier indiquera que le FLN allait réceptionner les candidatures et les étudier, avec cette précision que beaucoup d’entre eux seront reconduits sur les listes électorales. Le secrétaire général du FLN a également affirmé que la décision du retrait n’a pas été prise en concertation avec les partis de la coalition. « C’est une décision souveraine du parti, il n’a pas à consulter les autres. » Il précisera également que le président de la République, unique détenteur de la prérogative, devra prendre un décret pour la dissolution des Assemblées. Un décret qui pourrait être pris, selon certaines sources proches de la chefferie du gouvernement, lors du Conseil des ministres prévu pour demain en principe. Dès lors, des élections partielles seront organisées. Elles devront avoir lieu, selon M. Belkhadem, au début de l’été.

Les journalistes présents feront aussitôt le lien avec le report de l’université d’été prévue initialement en juillet. Interrogé sur une éventuelle élaboration d’une liste commune avec les deux autres partis de la coalition, le secrétaire général du FLN répondra par la négative. « Le FLN proposera ses propres listes. » En somme, pour ce cas précis, il ne fera pas cause commune avec le RND et le MSP. A propos du remaniement gouvernemental que d’aucuns disent imminent, le conférencier confirmera quelque peu l’information mais en usant de la prudence d’usage. « Il y aura remaniement. Car aucun gouvernement n’est éternel. » Sera-t-il composé de la coalition ? « Oui », indiquera l’orateur en précisant que « les équilibres politiques seront préservés ».

Rappelons que le Rassemblement national démocratique avait décidé, il y a un mois et demi, le retrait de ses élus locaux en Kabylie. Une décision jugée à l’époque par le FLN comme unilatérale et qu’en ce qui le concernait, ce n’était pas encore à l’ordre du jour. Mais, nous dit-on au parti, c’est mu par l’intérêt général et le sens de la responsabilité qu’il a été finalement décidé de retirer les élus. Mais, en fait, il ne s’agit pas plus que de la mise à exécution d’un des accords conclus entre le gouvernement et le mouvement dit des arouch.

Par Faouzia Ababsa, latribune-online.com