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L’Algérie devient une terre d’immigration

mercredi 3 juin 2009, par Rédaction

L’Algérie est devenue une terre d’immigration depuis quelques années en raison du relatif dynamisme économique du pays.

L’immigration clandestine en Algérie.

Pour le colonel Abdeslam Zeghida, chef du département de la police judiciaire au niveau de la Gendarmerie nationale, c’est la position géostratégique de l’Algérie au nord de l’Afrique au regard de partage des frontières terrestres avec 7 pays et sa proximité du sud de l’Europe, qui « favorise l’émergence et le développement de l’émigration par mer des nationaux et des immigrants en provenance des pays d’Afrique ». L’officier indique que le phénomène harraga a connu une forte progression depuis 2005, du fait de la courte distance qui sépare les villes côtières de l’Espagne (100 à 180 km entre la wilaya de Aïn Témouchent et Almeria) et de l’Italie (230 km entre la wilaya de Annaba, 217 entre El Taref et la Sardaigne). Cette progression a connu une baisse en 2007, puisque, selon le colonel, le nombre de personnes arrêtées en 2006 est passé de 1071 à 320 en 2007, et de 100 en 2008 à 8 en 2009. Il précise que la majorité des candidats harraga a tenté de partir en Europe, dans la légalité, avant de risquer leur vie, puisque 62 % d’entre eux ont affirmé avoir formulé des demandes de visa rejetées par les chancelleries. Ce que le commissaire de police Bencherif Mahdi confirme en déclarant que ce sont les restrictions sur les visas qui poussent les jeunes à risquer leur vie. Les services de la gendarmerie n’ont pas encore identifié de réseaux de passeurs organisés de harraga.

Pour le colonel Abdeslam Zeghida, il s’agit plutôt de petits groupes de 8 à 10 personnes, dont l’âge varie entre 19 et 40 ans, qui cotisent pour acheter une embarcation, s’approvisionner en carburant, se doter en équipements de navigation, tels que le GPS et les boussoles, et quitter le pays durant la nuit. Par contre, ce qui inquiète aussi bien la police que la gendarmerie c’est cette « évolution du phénomène migratoire de ressortissants étrangers et sa connexion avérée avec les autres formes d’activités criminelles organisées (escroquerie, trafic de drogue, particulièrement celles dures, réseaux de faux documents, mise en circulation de fausses monnaies, ainsi que la prostitution) constitue une réelle menace pour l’ordre et la sécurité publics (...) ». Le colonel Zeghida estime que « l’analyse de la situation fait ressortir que la menace de ce phénomène de la migration sur l’Algérie va à l’avenir s’accentuer davantage au regard de la transformation progressive du pays en un lieu de fixation pour les immigrants irréguliers en raison de la crise financière et économique mondiale qui a généré une crise dans l’emploi en Europe ». L’officier relève une hausse considérable de ce trafic, en l’espace de 5 ans, en affirmant que 900 migrants illégaux ont été interpellés en 1995 et 8000 en 2000. « Depuis cette date, l’Algérie se transforme de plus en plus en un pays de fixation des immigrants illégaux en raison de la fermeture des frontières européennes, de l’embellie économique du pays et de la crise économique en Europe. Des milliers d’étrangers en situation irrégulière se sont installés définitivement dans notre pays », note le colonel.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après El Watan