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L’Algérie face au drame de l’immigration au Maroc

mercredi 12 octobre 2005, par Bilal

L’Algérie se dit solidaire avec le Maroc et disposée à travailler avec le royaume pour trouver des solutions humaines et efficaces dans la lutte contre l’immigration clandestine.

L’Algérie et le Maroc doivent coopérer pour lutter efficacement contre l’immigration clandestine.

Pour l’Algérie, le problème n’est pas seulement marocain ou algérien, mais doit trouver une réponse dans « une action collective et résolue pour faire face à ce problème tant dans ses manifestations immédiates que dans ses causes », tout en soulignant que « la lutte contre l’immigration illégale ne saurait être limitée à des opérations ponctuelles de police qui, pour nécessaires qu’elles soient, n’en sont pas moins insuffisantes au regard d’une situation d’une telle sensibilité et d’une telle complexité ».

En fait, plus que jamais l’appel est fait à la coopération internationale pour trouver une solution de fond au problème. Mais plus que jamais, le règlement en Algérie du problème n’a été que judiciaire, faute de mieux. Les statistiques qui signalent le nombre d’affaires traitées ou de personne arrêtées et renvoyées chez elles mettent bien en évidence cette propension à régler le problème de l’immigration clandestine par le renvoi des clandestins.

L’immigration clandestine, notamment des Subsahariens, a connu une évolution qui est allée crescendo. Dans les années 1960 et 1970, les Subsahariens, touchés par la sécheresse et les difficultés économiques, ont trouvé dans les villes du sud de Tamanrasset une planche de salut. Dans les années 1980 et au début des années 1990, le problème des touareg azawed avait donné lieu à une migration de masse des Nigériens et des Maliens, obligeant les autorités algériennes à créer des centres de regroupement des réfugiés. Des centres, au nombre de quatre, ont été fermés dès qu’une solution politique a été trouvée au problème.
C’est en fait depuis le début des années 1990 que s’est confirmée la situation de l’Algérie en tant que zone de transit.

L’Algérie en tant que zone de passage intéresse même des Pakistanais et des Indiens voulant rejoindre l’eldorado européen. La présence des immigrés clandestins a donné lieu à la naissance de problèmes d’une autre nature, mais liés foncièrement à l’immigration clandestine. On a vu ainsi se former des réseaux de passeurs efficaces et bien équipés. De nombreux clandestins sombrent dans la délinquance. Alors vols, larcins, drogue et prostitution deviennent leur seul moyen de subsistance une fois que leurs ressources sont épuisées et que les possibilités de travail s’amenuisent.

En juillet de cette année, 234 cas d’immigration clandestine ont été traités par la gendarmerie, 92 personnes ont été écrouées. Les six premiers mois de cette année ont vu le traitement de 3 234 cas et le refoulement de 2 244. Dans tous les cas, on observe que le traitement judiciaire est loin d’apporter une réponse définitive au problème ni une réduction de l’ampleur du phénomène. Les événements du Maroc vont certainement donner un répit aux autorités, mais combien de temps durera-t-il ? Est-ce que la réponse policière violente sera encore de mise après le scandale de ces derniers jours ?

Synthèse de Billal
D’après la nouvelle république