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L’Algérie lutte contre l’immigration clandestine

mercredi 17 août 2005, par Rédaction

L’Algérie s’interroge quant à l’efficacité de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine. En effet, malgré des mesures drastiques, les refoulements et la surveillance aux frontières, le phénomène ne semble pas diminuer.

Des centaines de clandestins africains installés illégalement à l’ouest de l’Algérie.

Pour le premier semestre de l’année 2005, les services de la Gendarmerie nationale ont arrêté 3.234 clandestins dans plusieurs villes d’Algérie dont 2.244 ont fait l’objet de mesures judiciaires, refoulement, liberté et emprisonnement. Outre les nationalités africaines, on retrouve maintenant des asiatiques comme les Indous, les Pakistanais et les Bengalais. Pour le seul mois de juillet, la GN a arrêté 234 immigrés clandestins dont 125 ont été refoulés.

Cette ampleur du phénomène démontre que quelles que soient les mesures prises dans les pays d’accueil, l’Europe en général, les conditions de vie, la pauvreté et les conflits en Afrique sont des facteurs qui poussent à braver les interdictions. Rien ne peut dissuader les candidats à la fuite vers le vieux continent.

Le problème qui se pose en Algérie réside dans l’opération de refoulement ou de rapatriement des clandestins arrêtés par les services de sécurité. En l’absence d’accord ou de convention avec les pays limitrophes qui sont des bandes de transit, l’Algérie se retrouve, dans bien des cas, seule à gérer des opérations difficiles et coûteuses. En effet, les immigrés clandestins interceptés, qui font l’objet d’une décision de refoulement, sont acheminés dans de bonnes conditions jusqu’au poste frontalier d’où ils ont traversé.

Dans les cas courants, les Africains, les services de la GN les remettent soit à la police des frontières à Tamanrasset ou alors aux gardes frontières qui se chargent de les reconduire dans le dernier pays qu’ils ont traversé. Ce qui n’est pas évident lorsque ces pays refusent de les accueillir, n’acceptant que leurs ressortissants. C’est la raison pour laquelle les Algériens réclament une entente régionale et internationale afin de gérer convenablement ce phénomène. Il est vrai qu’un pays ne peut pas assumer, seul, le rapatriement de chaque clandestin refoulé dans son pays. La reconduite aux frontières n’est pas forcément une solution définitive dans la mesure où une bonne partie des refoulés reviennent, une fois libérés, au-delà de la frontière.

Paradoxalement, dans ce contexte, c’est l’Algérie qui assure toute l’opération étant donné que les pays voisins du Sud sont dans l’incapacité, faute de moyens, de les prendre en charge. Au plan international, le traitement de la question au niveau des avant-postes, que sont les pays sud-méditerranéens, prête à équivoque dans la mesure où certains sont soutenus techniquement et financièrement dans la lutte alors que d’autres, qui sont parfois le réceptacle des grands flux, ne bénéficient d’aucune aide. C’est une logique absurde qu’un pays, comme le Maroc, impliqué dans cette lutte, dispose de moyens technologiques de détection et de financement européens pour refouler des clandestins qui sont « déversés » en Algérie.

L’Algérie se doit, soit de les reconduire aux frontières sud, soit de les remettre à leurs pays, sans aide aucune alors que l’Europe recommande d’installer des frontières avancées dans les pays maghrébins. Ce n’est qu’une esquisse de projet soutenue par l’Allemagne et l’Italie, mais il paraît déjà comme une envie de se débarrasser d’un fardeau à moindre frais. L’Algérie ne veut plus supporter, seule, cette charge qui incombe à tous les pays de la méditerranée occidentale.

D’après le Quotidien d’Oran