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L’appel de Belaïd Abrika

dimanche 4 avril 2004, par Hassiba

Algériennes, Algériens

Ce 8 avril 2004, vous avez devant vous la chance d’ébranler les assises du système maffieux et assassin et de poser, par conséquent, les fondations d’un véritable Etat de droit. En refusant de vous rendre aux bureaux de vote, vous consacrerez les rêves de liberté, d’égalité et de justice sociale pour lesquels sont tombés les martyrs de 1954-1962, d’Octobre 1988 et du Printemps noir 2001.

L’édification d’une réelle République démocratique et sociale, telle que définie par le Congrès de la Soummam passe inéluctablement par le rejet de cette élection-loterie qui, si elle a lieu telle que pensée par ses concepteurs, replongera davantage le pays dans la misère, la hogra et l’impunité qui caractérisent toute gestion d’un pouvoir militaro-politique et son pendant naturel qu’est la maffia politico-financière dans ses expressions multiples, tels les partis politiques alibi et autres associations et organisations au service du maître de l’heure.

Algériennes, Algériens

Aucune élection ni référendum depuis l’indépendance n’ont réglé nos problèmes de chômage, de logement ou garanti un minimum pour une vie digne malgré les potentialités et richesses humaines et naturelles dont notre pays dispose. Bien au contraire, les fléaux sociaux engendrés par une paupérisation criminelle planifiée ne cessent de pousser nos frères et surs, amis et parents à commettre l’irréparable. La toxicomanie, la prostitution et le suicide sont érigés en exutoire des souffrances quotidiennes insupportables. De plus, vous n’êtes pas sans savoir que les résultats des élections au niveau local ou national n’expriment pas la volonté de vos choix par les urnes et sont arrêtés et connus d’avance ainsi que les lauréats des votes secrets et déterminants qui sont organisés clandestinement par le cartel politico-financier au pouvoir pour les besoins de son maintien en place. De ce fait, vos voix ne servent qu’à légitimer des plans préconçus et embellir la gestion par la corruption et la violence étatique de votre vie de sous-citoyens malgré les valeureux sacrifices suprêmes pour la liberté, l’identité et la langue amazigh et la démocratie de plusieurs générations. Ainsi, l’Etat de droit s’éloigne de nous davantage à chaque nouvelle « élection » organisée pour remodeler et perfectionner les façades démocratiques du Pouvoir par le biais de ses stratégies de quota, de tchipa et d’allégeance entretenues à l’égard de candidats-marionnettes insoumis aux règles de compétition démocratique et transparente. Comme d’habitude, les promesses de ces chargés de mission seront oubliées aussitôt prononcées.

Algériennes, Algériens,

Oui, en effet, comme l’affirment le Pouvoir et ses relais, l’élection présidentielle du 8 avril prochain est différente des autres scrutins et référendums imposés jusque-là en ce sens que cette fois-ci nous assisterons, en cas de votre caution, à une extraordinaire association pour la fraude et le détournement de vos voix entre le Pouvoir grâce à son Administration et les candidats eux-mêmes dans une sorte de deal inédit dans les annales de l’histoire politique. Une trouvaille politico-théâtrale jamais égalée. L’opération de perpétuation du système antipopulaire du 8 avril pourrait s’intituler : Fraudons ensemble pour que vive encore l’Algérie des rentiers ! Vous qui rêvez d’une Algérie libre et juste, montrez votre mécontentement en tournant le dos à cette élection-loterie pour laquelle vos voix sont convoquées pour servir le schéma de changement dans le statu quo du système.

Algériennes, Algériens,

Participez massivement et activement à la disparition de ce Pouvoir corrompu et corrupteur en marquant la journée du
8 avril par des actions pacifiques de rejet de ce vote qui compliquera la crise et retardera l’instauration d’un Etat de droit sur la base de l’application de la plate-forme
d’El Kseur maintenue scellée et non négociable par votre seule volonté ! Ce 8 avril, sortez dans les rues et manifestez pacifiquement votre refus de reconduire l’échec et le chaos en barrant la route aux opportunistes de tous bords ! Evitez la trappe de l’urne, synonyme de régression dans notre pays, pour augmenter nos chances de réussir la construction d’une vraie République démocratique à notre profit et celui des futures générations !

Mobilisons-nous pour créer l’avènement de reprendre possession de notre Algérie !

Belaïd Abrika, délégué du mouvement citoyen

Source : Le Matin