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La Kabylie se réconcilie avec le politique

vendredi 25 novembre 2005, par Kahina

Le politique est enfin réhabilité en Kabylie, affirme Karim Tabou, le porte-parole du Front des forces socialistes (FFS), lors d’un meeting marquant la fin de la campagne électorale.

Les élections seront-elles le début du changement en Kabylie ?

Pendant les dix-huit jours qu’a duré la campagne électorale pour ce scrutin particulier ont connu une activité politique des plus riches mais surtout des plus intenses que la région de Kabylie n’ait jamais connue depuis quelques années. La plus grande satisfaction de cette période de campagne reste indéniablement le retour du débat politique contradictoire qui avait déserté la scène politique régionale pendant au moins deux années.

Tous s’accordent à dire, particulièrement les gens avertis, que ce retour tant attendu du débat politique dans l’adversité et l’acceptation de l’autre est incontestablement un bon signe pour l’avenir politique de la Kabylie tombée longtemps dans le discours et la pensée à sens unique. Et, en premier lieu, c’est ce qui donne finalement un cachet particulier à cette élection que tous les intervenants dans la campagne ont qualifiée d’importante. Effectivement, l’enjeu de ce scrutin est éminemment politique, selon les dires des formations politiques en lice dans cette compétition.

Pour les partis d’opposition comme le FFS et le RCD, il s’agit de contrecarrer l’offensive menée par les partis de l’Alliance présidentielle dont l’objectif déclaré est le changement de la carte politique de la région, restée depuis toujours sous la domination des formations dirigées par Hocine Aït Ahmed et Saïd Sadi. Même si ces deux partis ont dénoncé l’administration et les partis de l’Alliance présidentielle en les accusant d’avoir préparé la fraude, le discours est resté, la plupart du temps, dans les limites de l’acceptable et surtout loin du niveau des caniveaux. Le FLN, le RND et à un degré moindre le MSP se présentent à cette élection comme « l’alternative » capable d’apporter le changement dans une région restée longtemps en marge du développement.

En fait, le FFS et le RCD se présentent éprouvés en cette période de troubles et de non-politique qui a caractérisé la Kabylie ces dernières années, mais aussi de leurs années de gestion locale, et l’Alliance présidentielle tente de profiter de ce handicap pour se repositionner dans la région avec l’intention affichée de reconfigurer le champ politique régional. Pour cela, tous les moyens ont été mis en branle lors de cette campagne des plus intenses. A commencer par la mobilisation sans précédent des ministres que le FLN et le RND ont lancés dans les localités de la région. Une mobilisation dénoncée par les partis de l’opposition qui interprètent la présence des ministres dans la région comme une forme de chantage contre la population kabyle.

Synthèse de Kahina
D’après La Tribune