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La campagne par la terreur

Les partisans de Bouteflika menacent les militants de Saïd Sadi et Benflis

mardi 23 mars 2004, par Hassiba

Dans la nuit de dimanche à lundi, un colleur d’affiches du Président-candidat a brandi une arme de poing contre un militant du RCD, devant le siège du parti.

Comme redoutée, la campagne électorale qui entame, aujourd’hui, son sixième jour, risque de charrier des dérapages aux conséquences imprévisibles.
à l’affichage “sauvage” que d’aucuns n’ont pas manqué de constater à travers plusieurs endroits de la capitale et dans d’autres wilayas, vient s’ajouter une campagne de terreur exercée notamment, par les partisans du Président- candidat.

C’est ainsi que, ne s’embarrassant guère des consignes de la commission politique de surveillance des élections, encore moins des lois de la république, ils n’hésitent pas à recourir à l’intimidation et à la provocation.

Avant-hier, aux alentours de 1 heure du matin, un homme a brandi une arme de poing contre un militant du RCD, lequel voulait le dissuader de coller des affiches du Président sur celles du candidat Sadi au niveau du siège du parti sis à Didouche-Mourad en plein cœur de la capitale. “Tire-toi ou je t’élimine”, lui aurait-il dit. Selon M. Chikhi, président du bureau régional d’Alger, l’homme en question fait partie d’un “gang” constitué d’une vingtaine de personnes dont la mission, outre bien entendu celle de coller les affiches de leur candidat, est d’arracher les affiches des candidats Sadi et Benflis. “Quand ce n’est pas le cas, ils collent les affiches de leur candidat sur celles des candidats sus-cités”, affirme t-il. “Chaque soir, il y a un groupe de partisans du Président qui se charge de déchirer les affiches de notre candidat. Avant-hier, ils se sont retrouvés sur notre chemin. C’est à croire qu’ils nous pistaient.

Que ce soit à Bir Mourad-Raïs, à El- Madania, à El-Mouradia, à la rue Hassiba, à Meissonnier ou encore à Didouche-Mourad. Ils se déplaçaient dans un fourgon qu’accompagnaient trois véhicules”, a révélé le chargé de la campagne du candidat Sadi au niveau d’Alger. “C’est lorsque l’un de nos militants a tenté de les empêcher de déchirer les portraits de notre candidat au niveau du siège qu’un de ces “nervis” a sorti son arme”, a-t-il expliqué.
à se fier à ce responsable, même des militants du PT, alors qu’ils collaient les affiches de leur candidat, en l’occurrence Mme Hanoune, ont été menacés au niveau d’El-Madania (Ex : Clos-Salembier) par certains partisans de Bouteflika. La formation de Ali Benflis n’est pas à l’abri non plus des intimidations des partisans de Bouteflika. De nombreuses sources rapportent qu’hier, à Oran, à Tlemcen et à Aïn Temouchent, des sympathisants du Président-candidat ont arraché les portraits de Ali Benflis et proféré des menaces à l’endroit de ses troupes. Face à ce précédent gravissime, le RCD, quant à lui, a déposé, hier, une plainte au niveau du commissariat du 8e arrondissement dépendant de la circonscription de Sidi-M’hamed. La police scientifique s’est même déplacée au niveau du siège pour le constat d’usage. Sur un autre registre, la représentante du candidat Saïd Sadi au sein de la commission politique de surveillance des élections a décidé de saisir le coordonnateur Saïd Bouchaïr pour ces “dépassements” jugés “graves”.

Une réunion de cette commission, la première du genre depuis le début de la campagne électorale, devait se tenir hier à 17 heures pour faire une première évaluation de ses activités.

Par ailleurs, selon la même source, des cas de provocation et d’intimidation par les partisans du Président-candidat, ont été également signalés à travers les wilayas de Djelfa, de Khenchela et de Tindouf.

K. K.

La direction de campagne de sadi réagit

“Ces actes doivent être sanctionnés”

Après avoir squatté l’ENTV, instrumentalisé la justice,soumis l’administration et attaqué la presse écrite et, au-delà, I’ensemble des libertés publiques, le candidat Bouteflika lâche ses troupes pour des affichages sauvages et des violences sur autrui. C’est ainsi que dans la nuit du 21 au 22 mars 2004, des groupes d’afficheurs se réclamant du candidat Bouteflika, ont saccagé les portraits du candidat Saïd Sadi sur tout leur parcours algérois.
La même nuit, vers trois heures du matin, un groupe d’entre eux, formé d’une vingtaine d’éléments, dont certains étaient porteurs d’armes de poing, a pris pour cible le local du RCD à la rue Didouche-Mourad.
Ces comportements de gangsters sont inadmissibles et doivent être sanctionnés avec sévérité et dans la célérité. À ce propos, le RCD annonce un dépôt de plainte.
Au-delà du cadre judiciaire, ces agissements préfigurent des lendemains extrêmement dangereux si Bouteflika venait à être réélu pour un second mandat.

Si le terrorisme intégriste ne nous a pas fait reculer, si, auparavant, nous avions affronté le parti unique, ce n’est pas quelques “Tontons macoutes” qui nous feront reculer. Bien au contraire !!! Quoi que fassent ces nervis à la solde d’un régime en fin de course, personne ne nous détournera de notre objectif : créer les conditions d’une alternative démocratique dont la première étape, dans l’immédiat, est le départ de Bouteflika.

Liberté