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Le GSPC multiplie les menaces en Algérie

samedi 8 mai 2004, par nassim

Depuis l’année en cours, le GSPC redouble d’efforts sur le plan de la communication pour se donner l’image d’une organisation qui désormais ne cherche plus à dissimuler en quoi que ce soit toute la haine et la hargne qu’elle porte en elle depuis toujours en direction de l’Algérie.

En février dernier, l’organisation terroriste a ouvert un site internet avec une nouvelle adresse où elle a placé progressivement un nombre plus ou moins important de documents écrits et sonores pour la plupart inaccessibles. Mais entre temps, elle a lancé un deuxième site (encore en chantier à l’heure actuelle) où il est possible d’y entrer avec quelques astuces élémentaires pour n’importe quel internaute.

Et là, la quasi-totalité de ce que cherche le GSPC et qu’il n’a pas encore tout à fait rendu public est étalé de manière sanguinaire à travers des graphismes dégoulinant de sang. Plus d’une centaine de pages de communiqués, y compris ceux d’« émirs » locaux et régionaux, avoisine une bonne dizaine de documents sonores, à côté d’une multitude d’« études » et de textes d’inspiration religieuse (rassaïl) et d’articles (maqalat), en plus des sept premiers numéros du bulletin d’« informations » de l’organisation criminelle qu’elle a dénommé Sadat el qital (Echo du combat) dont le dernier date d’avril dernier où, entre autres, sont publiées des revendications d’actes meurtriers dirigés contre les forces de sécurité. Si le majorité des « documents » écrits publiés n’apportent rien de nouveau en ce qui concerne la nature « salafiste » du GSPC dont il se revendique lui-même, d’autres, par contre, méritent que l’on s’y arrête du fait que c’est la première fois que l’organisation terroriste s’y étale largement. Ainsi, ce texte portant le titre de « Jaraïm el hokam fi Jazaïr el islam » (crime des gouvernants dans l’Algérie islamique » où il s’en prend vertement à la presse nationale qu’il considère comme « partenaire » (charik) de manière plus importante (moudha’âfat) dans ces crimes par sa « falsification de la vérité, sa traîtrise, ses mensonges et les diversions par lesquelles elle préoccupe la ouma par rapport aux problème cruciaux de l’heure ». Pour lui, « le quatrième pouvoir, mis à part quelques rares plumes, a joué un grand rôle ces dernières années pour cacher nombre de crimes commis par le pouvoir politique et l’innocenter en accusant les enfants de l’islam, moudjahidine et prédicateurs, en les attaquant, dénaturant leur image, détournant d’eux les gens ». Affirmant que « derrière chaque journal se tient un général ou, du moins, dans chaque rédaction un officier des renseignements », il étale son opinion sur ce qu’aurait dû être la « presse indépendante », c’est-à-dire une presse totalement acquise au « djihad » et qui se tient aux côtés du terrorisme.

S’offusque que tout le monde (y compris la dernière des chanteuses) puisse s’exprimer dans cette presse « sauf les moudjahidine », il énumère les préjudices qu’elle lui a fait subir, notamment les dizaines de « communiqués et prises de position » non publiés, l’« absence d’enquêtes sur les tortures », les « massacres des prisons de Serkadji et de Berrouaghia », l’utilisation à l’endroit des « moudjahidine » des « concepts » comme « terroristes, extrémistes, sanguinaires, criminels, résidus de terrorisme, la privation d’expression des partisans des moudjahidine à défaut des moudjahidine eux-mêmes ». Si ce texte ne lance pas ouvertement de menaces claires au journaux et journalistes, il n’en demeure pas mois qu’il les range dans le camp des « apostats, athées et des généraux » qui, eux, sont depuis les débuts condamnés à mort. Un autre texte inquiétant est diffusé sur ce même site. Rédigé sur une vingtaine de lignes par l’actuel numéro deux du GSPC, il s’agit de détails techniques avec une multitude de schémas et croquis sur des explosifs et la commande à distance.

Mais le plus répugnant et révoltant reste la publication de toute une série de photos sur des massacres, des funérailles, de femmes éplorées et le tout mis sur le dos des forces de sécurité. Au même moment, d’autres images montrent des terroristes « bons enfants », s’adonnant à la prière collective, se congratulant fraternellement, creusant des casemates, surveillant de loin un village et la route, exposant des armes récupérées après une embuscade, etc. Il est à noter que ce site (toujours en chantier) n’a été mis en exploitation qu’à partir du 19 avril dernier, date de la première mise à jour des fichiers publiés.

Mohamed Issami, Le Matin