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Le Niger déclare la guerre au GSPC

samedi 15 janvier 2005, par Hassiba

En octobre dernier, l’armée US a mis sur pied dans ce pays une troupe d’élite de 150 soldats pour surveiller d’éventuelles infiltrations d’éléments terroristes du GSPC dans le grand désert.

L’armée nigérienne vient de formuler “une demande officielle” aux autorités politiques du pays pour la doter de moyens adéquats et déployer la logistique lourde pour “lutter contre le terrorisme et le banditisme armé”, qui sévissent, particulièrement, dans le nord du pays. Les multiples investigations et renseignements ont mené l’armée nigérienne à exprimer cette requête, non pas à titre préventif, mais pour “prendre des dispositions efficaces” et “des mesures urgentes pour barrer la route aux groupes armés algériens”, appartenant au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), lié à Al-Qaïda.

Selon les éléments d’information présentés dans la demande de l’armée nigérienne, il est fait état de la présence dans le nord du pays d’éléments terroristes suspects du GSPC.
Les autorités politiques avaient été déjà avisées de cette “présence” en force de certains groupes terroristes, notamment depuis janvier 2004. “Notre souhait le plus ardent est de voir notre capacité opérationnelle se renforcer davantage en 2005, par le soutien à la mobilité, en accroissant les moyens roulants et en carburant pour l’ensemble des forces de défense et de sécurité en réponse aux nouvelles menaces terroristes”, a écrit jeudi, le général Moumouni Boureima, chef d’état-major général de l’armée. Le général Boureima a souhaité “la revalorisation” des services de renseignement par “la formation et l’acquisition de matériel approprié”.

Pour appuyer sa demande et déclarer la guerre au GSPC aux frontières, le responsable militaire a indiqué que “le développement d’un pays ne pouvait se faire sans la paix et la stabilité. L’année 2005 se traduira pour les forces de défense et de sécurité par une réponse adéquate au phénomène de l’insécurité par la lutte contre le terrorisme, l’intégrisme religieux et le banditisme armé sous toutes ses formes”.

Insistant sur le fait que le GSPC pourrait réellement constituer une source de nuisance, le général Boureima a particulièrement soutenu la nécessaire mobilisation des moyens dans les meilleurs délais. Il mettra en exergue, pour dissuader le président, de l’existence d’une réelle menace, l’histoire de la rébellion touarègue, qui avait sévi de 1991 à 1995.

Depuis, une insécurité permanente s’est instaurée dans le vaste nord désertique du Niger, région frontalière de l’Algérie, du Mali et de la Libye.
Aussi, depuis janvier 2004, cette zone frontalière sert également de repli aux éléments du GSPC. Ces éléments ont eu plusieurs accrochages avec l’armée nigérienne. Ce que le gouvernement nigérien n’ignore pas.
En octobre dernier, l’armée américaine a mis sur pied au Niger une force d’élite de 150 soldats locaux avec pour mission de surveiller d’éventuelles infiltrations dans le désert d’éléments du réseau terroriste Al-Qaïda ou de combattants du GSPC.

Selon les renseignements offerts par l’armée américaine à l’armée nigérienne, cette zone, peu surveillée, est devenue, ces dernières années, la plaque tournante d’un florissant trafic d’armes, de drogue, de cigarettes et de véhicules volés.

Par Farid Belgacem, Liberté