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Les aârouch expliquent les raisons du rejet de l’élection présidentielle

Plusieurs meetings ont eu lieu

dimanche 28 mars 2004, par Hassiba

Alors que des responsables des comités de campagne nous ont annoncé hier la venue de leurs candidats durant cette semaine dans la wilaya de Béjaïa, le mouvement citoyen continue de sillonner les villages et les villes en expliquant les raisons du rejet de la prochaine présidentielle.

Hier, les délégués de l’interwilayas ont animé un meeting populaire dans la daïra de Guenzet (Sétif) durant lequel ils ont retracé l’historique du mouvement et les conditions dans lesquelles la force citoyenne a mûri. L’essentiel des interventions a porté aussi sur l’actualité politique du pays. Les délégués n’ont pas omis de dénoncer l’acharnement de certains candidats à la présidentielle sur le mouvement citoyen. Redjdal Fateh de Tazmalt considère ces attaques, qui ciblent les aârouch en cette période de campagne électorale, comme une pratique déjà connue et vue avec l’expérience des élections précédentes.

« Des partis politiques qui ne s’inscrivent pas dans la démarche de la dynamique citoyenne nous ont accusés de connivence avec le Pouvoir lors des élections locales de 2002 », expliquera le délégué de Tazmalt, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, nous entendons le même discours qui vient d’un autre parti politique. » Concernant les actes de violence qui ont ciblé des permanences de certains candidats dans la wilaya de Béjaïa, les délégués les dénoncent et se démarquent de toute action violente.
« Notre mouvement est pacifique », déclare Khoudir Benouaret d’Amizour.

« La date du 8 avril démontrera qui roule pour le compte du système », ajoutera l’orateur. C’est dans le même cadre qu’une autre rencontre avec les citoyens a été organisée avant-hier à Assif El Hammam (Adekar) par les représentants de l’interwilayas. Farès Oujeddi, Khoudir Benouaret, Ali Gherbi, Hammouche Djoudi et Bezza Benmansour ont tour à tour expliqué la démarche du rejet de l’élection présidentielle que les aârouch ont adoptée. S’adressant aux participants à ce meeting, Ali Gherbi a déclaré qu’« il ne faut pas écouter ceux qui disent que le rejet en Kabylie arrange le candidat Bouteflika ».

« Le rejet du vote n’est pas une fin en soi. C’est un moyen de lutte adopté par le mouvement citoyen dès sa structuration. Contrairement aux candidats, nous cherchons la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d’El Kseur », explique-t-il. Par ailleurs, un autre meeting a été animé vendredi soir par les délégués de Tazmalt, dans le village d’Aït M’likech. Au cours de ce rassemblement qui a duré plus de trois heures, les aârouch ont appelé les citoyens à ne pas répondre aux provocations des représentants des candidats et à poursuivre la campagne antivote pour faire du 8 avril une journée sans urnes. A Semaoun, des meetings quotidiens sont animés par des représentants des aârouch depuis le 23 mars dernier.

Ces actions se poursuivront jusqu’au jour du vote, indique-t-on dans un document qui nous a été transmis hier. Signalons, enfin, que les délégués de l’interwilayas devaient se réunir hier en fin de journée en conclave extraordinaire à Akfadou. Les travaux devaient aboutir à une déclaration dans laquelle les aârouch afficheront leur position définitive par rapport au dernier appel au dialogue d’Ahmed Ouyahia et où ils mentionneront les actions à mener le jour du vote.

Mourad Bektache , Liberté