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Les délégués de Bouira excluent la reprise du dialogue

jeudi 25 mars 2004, par Hassiba

Les délégués de Bouira ont été catégoriques au sujet d’un des leurs, en l’occurrence Hakim Kacimi, qui, ayant fait partie de la délégation des 24, avait exprimé son option pour la reprise du dialogue après la suspension de celui-ci le 27 février dernier.

L’ex-délégué s’est trouvé ainsi irrémédiablement exclu de la Coordination des comités de citoyens de la wilaya de Bouira (CCCWB), et ce, depuis dimanche dernier. C’est ce que nous a appris, hier, Djaffer Abdedou, délégué de la CCCWB joint par téléphone. « La coordination a définitivement tranché la question sur ce sujet parce que nous considérons que le concerné a trahi notre cause.

Nous avons mis en garde les citoyens contre ses manuvres par des affiches pour le mettre en quarantaine. Désormais, il ne pourra plus prendre le micro devant les citoyens ni parler en leur nom », poursuit notre interlocuteur qui explique, en outre, qu’une déclaration de la coordination à ce sujet a été rendue publique à l’issue d’une réunion dimanche dernier à El Esnam. « Celui qui part au dialogue par ces jours de campagne électorale ne peut pas avoir notre confiance », confie-t-il sans omettre de faire allusion par la même occasion à la valse des candidats qui se rendent à Bouira, « notamment Bouteflika et Ali Benflis qui n’ont même pas présenté leurs excuses à la population et aux parents des victimes du Printemps noir ».

Au sujet de l’invitation de Ahmed Ouyahia, Chef du gouvernement, à la reprise au dialogue datant de mercredi dernier, aussi bien Mourad Bouguerrouche que Djaffer Abdedou répondent que « la coordination de Bouira ne se sent pas concernée par cette invitation et c’est à l’interwilayas de décider de cette question ». Au sujet de la visite du candidat Abdelaziz Bouteflika avant-hier à Bouira, les délégués de cette wilaya ont tenu à dénoncer « le bouclage de la ville par les services de sécurité pour empêcher le rassemblent préparé par les délégués visant à exprimer à Bouteflika leur rejet des élections ()

N’empêche que des citoyens ont scandé : « Pouvoir assassin ! » et « Ulac el vote ulac ! » « Un dispositif sécuritaire des plus impressionnants a été déployé et cinq délégués ont été embarqués la veille de son arrivée à la ville », rapporte M. Abdedou. Commentant les propos du Président-candidat qui expliquait que « l’officialisation de tamazight risque de diviser le pays », M. Abdedou estime que c’est plutôt sa soumission à référendum qui est porteuse de ce péril

Yasmine Ferroukhi, Le Matin