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Les parents des martyrs du Printemps noir appellent à faire barrage à l’élection présidentielle

dimanche 21 mars 2004, par Hassiba

Les blessés et les parents des martyrs du Printemps noir de la wilaya de Béjaïa ont appelé hier à « faire barrage à la mascarade électorale du 8 avril prochain ».

A travers une déclaration ayant sanctionné les travaux de leur réunion tenue le week-end passé au Théâtre régional de Béjaïa (TRB), les parents des victimes des évènements du printemps noir réitèrent leur « soutien actif au mouvement citoyen pour le rejet de l’élection présidentielle ».
« Fidèles à la mémoire des martyrs du Printemps noir, leurs parents lancent un appel à tous les citoyens et aux citoyennes pour faire barrage à la mascarade électorale du 8 avril prochain, tant que la plate-forme d’El Kseur n’est pas satisfaite intégralement », mentionne-t-on dans la même déclaration.

Par ailleurs, la coordination intercommunale des citoyens de la wilaya de Béjaïa a décidé d’une marche pour aujourd’hui dans la commune de Souk Oufella pour commémorer le deuxième anniversaire de l’assassinat de Bettar Yacine, le plus jeune des martyrs du Printemps noir et « exiger l’arrêt immédiat de la campagne électorale et le rejet de la prochaine échéance électorale ». Cette action sera couronnée, d’après les délégués de la CICB, par un meeting interwilayas qui sera animé au chef-lieu de la commune. Un conclave extraordinaire est prévu également pour la journée de demain dans la commune de Tazmalt pour « tracer un nouveau programme d’activités antivote ». Cette réunion aura aussi à préparer les actions à mener pour contrer la venue de Bouteflika en Kabylie.

Les visites des candidats annoncées pour les jours à venir dans la région, notamment celle de Bouteflika, sont considérées par les citoyens comme une « provocation de trop » dont les conséquences peuvent être graves. D’ailleurs, les résultats de cette « provocation » se sont fait sentir dès le premier jour de l’ouverture officielle de la campagne électorale : des permanences des candidats ont été la cible de jeunes en furie qui ne veulent plus entendre parler d’élection.

Même si les aârouch se démarquent de ces actes, il n’en demeure pas moins que la colère des citoyens en pareils moments reste difficile à contenir. Dans les villes et les villages, la campagne électorale ne se fait pas. Les panneaux d’affichage sont remplis de graffitis appelant au rejet du vote. Les portraits des candidats sont en lambeaux. Les jeunes procèdent à l’arrachage de tout document relatif aux élections

Mourad Bektache, Le Matin