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Mme Benflis parle du candidat du FLN

jeudi 1er avril 2004, par Hassiba

C’est une femme affable et réservée qui nous a accueillis, en compagnie de sa fille aînée à son domicile, à la cité Chabani d’El-Biar. Le décor intérieur du domicile reflète bien l’état d’esprit qui règne chez les Benflis : harmonie et simplicité.

Mettre Mme Benflis sous les feux de la rampe n’a pas été une tâche facile, car cette pharmacienne de formation, qui cultive la discrétion, a toujours tenu à rester à l’écart des soubresauts de la vie politique. Et pour la voir se départir de sa réserve, il a fallu aborder avec elle la question des convictions de son mari, Ali Benflis, le candidat du FLN à l’élection du 8 avril prochain. “C’est un homme très attaché à la démocratie et aux droits de l’homme, pour lesquels il a de tout temps milité”, dit-elle avec assurance avant d’ajouter : “Il croit à un État de droit et à une justice indépendante”, des convictions qu’elle déclare partager “totalement”.

Ces mêmes convictions, elle les retrouve dans le programme électoral de son mari, candidat à l’élection présidentielle.
“C’est un programme concret et ambitieux qui prend en charge les préoccupations de tous les Algériens”, dit-elle en précisant qu’“il accorde une place de choix à la jeunesse et au problème du chômage qui mine cette catégorie sociale”. La place qu’occupe la femme dans le programme électoral de son mari est également mis en exergue par Mme Benflis. Elle se félicite, à ce propos, de son engagement à amender le code de la famille dans le sens de “redonner à la femme algérienne sa dignité de citoyenne et de garantir la stabilité de la famille et des enfants”, dit-elle avec assurance. La réforme du système de santé, la prise en charge des catégories sociales les plus défavorisées et l’intérêt qu’accorde le candidat Benflis à l’enfance abandonnée, constituent également un motif de fierté pour son épouse.

Ali Benflis tiendra-t-il ses engagements s’il est élu président de la République, le 8 avril ?
Mme Benflis n’a aucun doute là-dessus. “Depuis notre mariage, il est resté attaché à ses convictions. C’est un homme pour qui la parole donnée a une importance capitale”, affirme-t-elle, tout en soutenant qu’il “ne renie jamais ses engagements”.
Elle en veut pour preuve, sa fidélité au FLN au cours des multiples péripéties que le vieux parti a connues. D’où sa conviction qu’“il tiendra ses engagements au cas où il est élu le 8 avril prochain”. Mme Benflis avoue, par ailleurs, que son mari est complètement absorbé par la campagne électorale, lui qu’elle dit “très attaché à la vie de famille”. C’est pour cette raison qu’elle confie réserver les rares moments où il est présent à la maison à “l’éloigner des turbulences qui constituent son quotidien”. Elle soutient que Ali Benflis prend beaucoup de plaisir à “jouer avec son petit-fils, lui qui n’est grand-père que depuis 14 mois”.

En parlant du père qu’il est, elle dit de lui qu’il a de tout temps été proche de ses enfants. “Il les a vus tous grandir et a été très proche de nos quatre enfants”.
“C’est un papa démocratique”, dit de lui sa fille aînée, 25 ans. La réussite scolaire de ses enfants constitue un “grand motif de satisfaction pour mon mari”, explique Mme Benflis.

Interrogée sur l’état d’esprit de son mari le jour de son limogeage de la tête du gouvernement, le 5 mai dernier, Mme Benflis affirme que cela “a été une délivrance et une libération pour lui”.
“Étant en désaccord avec le président depuis plusieurs mois sur des questions importantes, il a pris la chose avec sérénité”, explique-t-elle encore.
Et concernant la décision d’invalidation du huitième congrès du FLN et le dernier arrêt du Conseil d’État, l’épouse du candidat du parti de la majorité indique que son mari “s’attendait à ces décisions sachant que la justice est instrumentalisée par le pouvoir politique”.
“C’est cette instrumentalisation de la justice qui l’a le plus peiné, lui qui a servi pendant longtemps ce secteur”, explique-t-elle. Mme Benflis participe-t-elle aux prises de décisions de son mari ? “Jamais, martèle-t-elle, car Monsieur Benflis s’est fixé comme règle de ne jamais immiscer la famille et ses proches dans la gestion des affaires de l’État.” “Une règle, affirme-t-elle, qu’il a scrupuleusement respectée en tant que magistrat, ministre ou chef du gouvernement.”

Comment Mme Benflis appréhende-t-elle les moments difficiles que traverse son mari ? À cette question, elle répond modestement, qu’elle s’évertue à l’encourager et à minimiser la portée des évènements, tout en soulignant qu’Ali Benflis est doté d’une “force de caractère qui lui permet de surmonter les épreuves de la vie”. Et de préciser que son mari est “un homme pieux”, tout comme elle-même qui croit en “la justice de Dieu”. “Notre foi religieuse nous permet de surmonter les difficultés”, précise-t-elle encore.

Mme Benflis est-elle optimiste quant à l’issue de l’élection d’avril prochain ? Elle répond en soulignant : “Comme mon mari le dit toujours, c’est au peuple algérien de décider librement et souverainement de son destin”, tout en ajoutant qu’Ali Benflis est “déterminé à aller jusqu’au bout pour jeter les bases d’un État démocratique en Algérie”.

N.M., Liberté