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Opérations punitives des partisans de Bouteflika à Tlemcen

lundi 29 mars 2004, par Hassiba

A Tlemcen, de véritables opérations punitives ont été menées par les partisans de Bouteflika contre les Q.G. de campagne des candidats.

Décidément les partisans du Président-candidat ont perdu leur self-contrôle multipliant, tout le long de cette campagne électorale, dépassements et dérapages. Et pour cause, juste après la clôture du meeting de Abdelaziz Bouteflika, animé, hier, à la salle omnisports Akid-Lotfi de Tlemcen, de graves dérapages y ont été enregistrés. En effet, des jeunes ayant assisté à ce meeting, s’en sont violemment pris aux permanences des candidats Ali Benflis et Abdallah Djaballah.

C’est aux environs de 11h45 qu’un millier d’adolescents, âgés de 8 à 14 ans, se sont dirigés vers le Q.G. de Ali Benflis sis à la grande place de Tlemcen communément appelée “Blaça”. Les vitres de la devanture du siège ont été cassées. Des chaises et un tableau d’affichage où étaient placardés des photos et des textes du candidat Benflis ont connu un sort similaire.
Fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer et ce, même si une fillette de six ans a été légèrement blessée sous l’œil. Les jeunes filles, des secrétaires, qui se trouvaient à l’intérieur du siège au moment de l’attaque, semblaient avoir subi un terrible choc. Le candidat Ali Benflis a été traité de tous les noms d’oiseaux par les assaillants. Quelque temps après, le local abritant la permanence est totalement quadrillé par des policiers. Une foule nombreuse s’est amassée aux alentours.

Sans détour aucun, M. Boulbène, député et représentant de Ali Benflis au niveau de la Cwisep de Tlemcen, a pointé un doigt accusateur sur des partisans de Bouteflika.
“Juste après le meeting du Président-candidat, un millier de jeunes, à leur tête un groupe de cadres du comité de soutien à la candidature de Bouteflika et du mouvement de redressement, se sont dirigés vers notre permanence. Abdelkrim Bouzid et Kamel Bounaga sont les cerveaux de cette attaque barbare. Ils ont d’abord réuni ces jeunes au niveau de la permanence du Président-candidat avant de donner l’assaut à la nôtre”, soutient M. Boulbène. “C’est malheureux que nos jeunes soient ainsi utilisés dans de telles manœuvres politiques”, a-t-il ajouté sur un ton de dépit. Ne s’arrêtant pas là, il a lancé de graves accusations contre la police locale qui, à ses yeux, a mis beaucoup trop de retard pour intervenir. “Nous les avons appelés au moins deux fois.

Même la gendarmerie a été contactée sans grand résultat. Elle nous a priés de nous adresser à la wilaya. Il a fallu attendre plus de 15 minutes pour que des éléments des services de sécurité arrivent enfin sur les lieux”, assène-t-il.

Pour sa part, le mouhafedh, M. Kherbouche, a rendu publique une déclaration dans laquelle il s’est élevé contre ces pratiques barbares. “Devant ces graves dérapages et vu que les autorités locales refusent d’assumer leurs responsabilités, nous pensons sérieusement arrêter la campagne électorale de Ali Benflis à Tlemcen”, prévient M. Kherbouche.

Et d’ajouter : “La démocratie, ce n’est pas la barbarie. Les partisans du Président-candidat veulent faire de leur favori un roi sans passer par l’élection.” De son côté, le directeur de campagne du candidat Abdallah Djaballah, dans la wilaya de Tlemcen, n’est nullement impressionné par l’agression contre le siège de la permanence de son candidat. “Jamais nous n’arrêterons notre campagne. Ce genre d’agression nous conforte dans notre détermination à aller jusqu’au bout. Le 8 avril, nous leur donnerons une gifle”, a-t-il soutenu. Lui aussi a ouvertement accusé le directeur de campagne du candidat Bouteflika de manipuler les jeunes.

Tout comme il a accusé les forces de sécurité de ne pas avoir voulu intervenir. Il compte saisir le wali sur ces graves dérapages et se retirer de la Cwisep qui, à ses yeux, “n’a plus aucun rôle”.

A.C., Liberté