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Recrudescence des actes terroristes en Algérie

mardi 4 mai 2004, par nassim

Il faut dire que l’opacité qui entoure la gestion de la situation sécuritaire en Algérie, donne lieu à diverses supputations.

Les “résidus” du terrorisme, englués dans les maquis, font figure d’endémie. Bien que réduite, la nuisance des groupes armés entretient une insécurité constante.
Dans les grandes villes ou à la campagne, les incursions sporadiques des terroristes sonnent comme un défi à la campagne d’éradication menée depuis plus d’une décennie par les différents services de sécurité.

En comptabilisant une dizaine de victimes, ce week-end, à travers différentes wilayas du pays, notamment à Alger, les GIA et autre GSPC se font écho d’une énième bravade. Cette offensive intervient au moment où des informations persistantes circulent sur des redditions en masse. Bien que démenties par les autorités civiles et militaires, des négociations devront mener à terme à une pacification des maquis. En recourant au langage des armes, les prétendants au repentir veulent-ils imposer leurs conditions et peser sur l’issue des pourparlers ?

Dans “une mise au point” rendue publique par certains organes de presse, le chef du GSPC, Hassan Hattab, a nié l’existence de contacts avec les autorités et rejeté toute forme de deal. La flambée des actes terroristes jeudi et vendredi serait alors la preuve de cette obstination.
À quoi doit-on s’attendre dans les prochains jours ? L’opacité qui entoure la gestion de la situation sécuritaire donne lieu à diverses supputations. Elle est de nature à entretenir la peur auprès de la population. Au cours du premier Conseil des ministres, qui a suivi sa réélection à la tête de l’État, Abdelaziz Bouteflika a réitéré la détermination de l’État à lutter contre le terrorisme. Néanmoins, il a assorti la politique du bâton à celle de la carotte en faisant de “la réconciliation nationale”, la pierre angulaire de son second quinquennat. Les appels à la rédemption ont constitué un leitmotiv tout le long de la tournée électorale du président.

D’où les soupçons d’une partie de la classe politique quant à son désir de décréter une amnistie. Le soutien exprimé par des dirigeants de l’ex-Fis à sa reconduction a exacerbé ces doutes. Il a notamment provoqué l’ire des familles victimes du terrorisme, fermement opposées à une grâce.
L’absence d’un cadre juridique, la caducité de la loi portant concorde civile, en somme l’expiration depuis belle lurette du délai des redditions - en janvier 1999 - rendent illégitimes d’éventuelles décisions de clémence.
En intervenant dans un contexte international marqué par une lutte acharnée contre le terrorisme, elles pourraient, par ailleurs, être perçues comme un renoncement.
Le dernier rapport du département d’État américain a fait l’éloge de l’engagement de l’ANP à l’extermination des groupes armés. Même tardive, cette reconnaissance fragilise les options réconciliatrices du chef de l’État. Face au terrorisme, l’Occident a choisi la manière forte. “Pas de tractations avec les terroristes”, avait affirmé le président français, Jacques Chirac, au cours de son dernier déplacement à Alger.

source : Liberté