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Recrudescence du terrorisme à Boumerdès

mardi 5 avril 2005, par nassim

Encore une fois, les forces de sécurité ont été ciblées par les terroristes après une accalmie qui aura duré plusieurs mois dans la wilaya de Boumerdès.

Le renforcement du dispositif sécuritaire et les opérations de ratissage menées par les forces de sécurité, notamment à l’est de Boumerdès, n’ont pas empêché l’horreur de se produire de nouveau. L’embuscade sanglante tendue contre un convoi militaire assurant le transport des prisonniers, où trois gendarmes et un garde communal ont été assassinés et qui a fait également, selon un dernier bilan, plus de 15 blessés, démontre que la nébuleuse islamiste n’est pas encore prête à adhérer aux offres de l’amnistie et autres mesures de clémence décidées par l’État.

Cet attentat, l’un des deux meurtriers qu’a connus la wilaya de Boumerdès depuis deux années, atteste que les forces de sécurité redéployées ces derniers jours dans les zones infestées par les terroristes, notamment dans les maquis de Ouled Ali, Sidi Ali Bounab, Ghzeroual, Mizrana et Keddara... continuent de faire face à un terrorisme islamiste pouvant à tout moment semer mort et désolation, et cela en dépit des coups qui lui ont été portés. S’ajoutant aux autres attentats projetés ces derniers jours à l’est de Boumerdès, où deux policiers et deux autres militaires furent tués respectivement à Zemmouri et Thénia, ainsi que l’assassinat d’un citoyen toujours dans la localité précitée, et ce, pour avoir refusé d’être racketté, cette attaque ravive les craintes de la population qui s’est accommodée depuis presque deux années d’une relative accalmie.

Les forces de sécurité ont assené plusieurs coups aux éléments du GSPC en éliminant deux “émirs” du groupe Esseria El-Horra à Zemmouri, à savoir Sadek Djabir dit Abou Abderrahmane et Malik Nacer alias Abou Ayoub, tous deux faisaient partie du groupe dirigé par Abdelhamid Saâdaoui alias Abou Haytem, dont la faction locale El-Ansar qu’il dirige serait, selon nos sources, derrière cet attentat. Les forces de sécurité ont également mis hors d’état de nuire deux autres terroristes à Sidi Daoud, toujours à l’est de Boumerdès, et démantelé plusieurs groupes de soutien. Mais ce qui s’est produit avant-hier à Dellys prouve que le GSPC veut relancer sa stratégie de terreur en s’appuyant sur les réseaux qui lui fournissent des renseignements sur tous les faits et gestes des forces de sécurité. Ces réseaux, dont une bonne partie a été démantelée, constituent la pierre angulaire sur laquelle s’accoudent les groupes pour mener, parfois en plein jour, leurs actions terroristes.

L’attentat d’avant-hier en est le parfait exemple puisque les groupes terroristes qui ont pourtant planifié minutieusement cet attentat n’auraient jamais réussi leur coup si ces réseaux n’avaient pas contribué à signaler la date, l’horaire et le trajet du convoi militaire chargé d’assurer la sécurité d’un fourgon cellulaire transportant des prisonniers de droit commun appelés à comparaître devant le tribunal de Dellys.
Il serait donc permis de penser que la force de frappe de ces groupes est puisée dans ces réseaux invisibles dilués au sein de la population.

Cette recrudescence d’attentats intervient également à un moment où de nombreuses redditions de terroristes de la faction d’El-Ansar, dirigée par Abdelhamid Saâdaoui, ont été enregistrées. Ces repentances sont dues, selon nos sources, à la guerre de clans entre “dialoguistes” et ceux qui refusent toute idée de se soumettre à la politique de réconciliation nationale. Il faut savoir que plusieurs confrontations parfois sanglantes ont été signalées dans les monts boisés de Sidi-Ali Bounab, Mizrana ou Sidi Daoud à l’issue desquelles plusieurs terroristes se sont rendus avec armes et bagages aux forces de sécurité.

Par Madjid T., liberte-algerie.com