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Redditions au sein du GSPC de Hassan Hattab

jeudi 22 avril 2004, par nassim

Selon un premier décompte, pas moins de 300 terroristes ont déjà déposé les armes. Une réddition spectaculaire s’opère au niveau du GSPC de Hassan Hattab.

Plusieurs factions des Groupes salafistes pour la prédication et le combat (GSPC) ont déposé les armes et s’apprêtent à quitter le maquis. Selon des sources concordantes, la reddition concerne pas moins de 300 hommes à travers une dizaine de wilayas dont Chlef, Médéa, Skikda, Bouira et Jijel.

Les premières tractations qui ont abouti à l’installation de cantonnements à la sortie des maquis se poursuivent, affirment nos sources. Si dans la wilaya de Jijel quelque 70 terroristes se sont déjà rendus dans la discrétion absolue, dans la wilaya de Médéa, en revanche, des négociations serrées entre quelques phalanges affiliées au GSPC et les autorités compétentes sont en cours pour finaliser l’opération.

Dans cette wilaya, avancent nos sources, trois groupes armés composés d’une centaine d’individus sont sur le point de quitter le maquis à la faveur de l’appel lancé par l’un des émirs du GSPC.
Il est clair que l’absence de texte juridique justifiant les redditions a rendu la tâche difficile aux familles de terroristes pour crédibiliser les contacts, d’une part, et avancer des garanties aux siens pour se repentir, d’autre part.

Ces négociations ont été entamées il y a plusieurs mois déjà. Cette saignée spectaculaire dans les rangs du GSPC constitue un coup dur pour l’aile terroriste radicale que dirige Rachid Guelmi, dit Abou Souheib, en Kabylie.
Cette dernière, composée d’une soixantaine d’individus, est traquée depuis plusieurs mois par les services de sécurité dans les monts boisés d’Adekar, du Djurdjura et de Yakouren. D’où les deux attentats avortés en l’espace de deux semaines, le premier contre une banque à Azazga et l’autre contre des routiers à hauteur de la montagne d’Adekar.

Selon la même source, 2 terroristes ont été retrouvés, dimanche soir, morts des suites de blessures dans un accrochage, vendredi dernier, au niveau du tronçon routier reliant Adekar à Béjaïa.
Ces 2 individus ont d’ailleurs été identifiés. Ils faisaient partie du groupe qui avait attaqué un convoi de gendarmes à Toudja. En outre, on annonce la reddition de trois autres groupes armés composés d’une vingtaine de terroristes dans la région de Chlef.

Cependant, aucune information n’a filtré sur l’appartenance de ces groupes. Dans d’autres wilayas, comme Skikda et Bouira, on parle de deux groupes importants qui seraient sur le point de se rendre après des contacts fructueux avec leurs familles et les autorités compétentes.
La perte de leurs principaux éléments, la pression exercée par les forces de sécurité et la guerre ouverte entre certaines factions du GSPC ont intensifié les redditions. Certains observateurs estiment que “ces redditions permettront aussi d’identifier les factions radicales et de prendre les décisions adéquates, car l’État frappera plus fort ceux qui continuent à semer la terreur par la violence armée.”

Au Sud-Ouest du pays : c’est le silence radio

 Des tractations seraient entamées depuis quelques semaines dans certaines wilayas du sud-ouest du pays, apprend-on de bonnes sources. Dans ces régions, on parle de la prochaine reddition de 7 éléments armés. Une information difficile à confirmer tant que les sources locales observent un silence radio. Nous y reviendrons...

Quelle loi pour quel Repenti ?

 De la concorde civile votée en 1999 par le peuple algérien à la réconciliation nationale, synonyme de pardon, de retour à la paix et à la stabilité, l’État continue à déployer de gros moyens pour venir à terme à la violence armée. selon nos sources, “cette nouvelle série de redditions a commencé bien avant le scrutin du 8 avril.” Il convient ainsi de souligner le vide juridique sachant que la loi sur la concorde civile a expiré six mois après son adoption le 15 septembre 1999. Quelle loi pour quel repenti ? La question reste posée. Le chef de l’État estime que tout ce qui contribuerait à faire réconcilier les algériens avec eux-mêmes rentrerait dans le cadre de la réconciliation nationale et qu’il s’agirait beaucoup plus d’un contrat moral entre les algériens à accepter l’arrêt de la violence sous toutes ses formes. La justice trouvera du mal à traiter ce dossier crucial.

source : Liberté