Accueil > ALGERIE > Saïd Sadi à Skikda et Oum El-Bouaghi

Saïd Sadi à Skikda et Oum El-Bouaghi

lundi 5 avril 2004, par Hassiba

Saïd Sadi, candidat à l’élection présidentielle de jeudi prochain, ne pouvait sans doute pas s’attendre à une fin de campagne aussi animée.
En apothéose, devrions-nous dire.

À Skikda, hier, lieu du reste fort symbolique, avant-dernière étape avant la clôture de la campagne, prévue aujourd’hui à minuit, il a eu droit à un accueil des plus fastueux. La salle Aïssat-Idir, du nom du non moins célèbre syndicaliste, s’est révélée trop exiguë pour contenir la foule venue l’écouter. Et même la permanence du président-candidat, qui a élu domicile à un jet de pierre de la salle et qui n’a pas cessé durant tout le meeting de verser dans ce que l’on peut qualifier de “pollution sonore” n’a pas réussi à “amuser la galerie”. C’est à peine si les quelques policiers postés aux alentours de la salle concédaient à leur jeter des regards furtifs, histoire de contenir le moindre soupçon de provocation.

Comme lors de ses multiples étapes électorales, le candidat Saïd Sadi n’a pas cédé à la tentation du discours à la carte. Il a puisé dans le même registre, repris les mêmes thèmes, développé les mêmes arguments avec, cependant, cet inévitable manie de titiller l’orgueil des citoyens. “On a raté la chance de Boudiaf mais on ne doit pas rater celle du 8 avril. C’est l’avenir de nos enfants”, dit-il. “il faut un changement radical et le temps est venu de porter le projet démocratique dans les institutions”, car rappelle-t-il, “on ne peut pas changer le régime de l’intérieur”. Saïd Sadi rappelle ici comment le président-candidat s’est déjugé par rapport aux multiples chantiers de réforme que la classe politique avait soutenus en 1999. Un président à propos duquel il affirme qu’“en cinq ans, il a insulté la presse, les syndicats, les partis, l’armée et semé la fitna”. “On n’est pas devant un problème de personnes mais devant une crise de régime”, insiste-t-il. Sadi qui promet que si jamais il est élu “un plan Marshall aux jeunes” et “la promotion de la démocratie locale” ne manque pas de mettre en garde contre le recours au “vote utile”.

“J’ai peur qu’avec le climat actuel la situation n’explose”, allusion aux pratiques du cercle présidentiel. Il conclut comme de coutume avec un appel à un vote massif. Comme à chacun de ses meetings depuis le début de la campagne, l’épouse du candidat était là, à ses côtés. Et, comme d’habitude, à chaque fois qu’il aborde le dossier de la femme, Sadi a encore une fois pris l’assistance à témoin : “Mon épouse est là, elle est militante, et mère de famille et j’en suis fier”, a-t-il déclaré sous les applaudissements de la foule.

Peu de temps auparavant, Saïd Sadi a organisé une véritable marche populaire dans la coquette ville balnéaire de Collo. Sadi accompagné d’une foule nombreuse a traversé l’artère principale de la ville avant de prendre la parole pour exhorter la population à se rendre massivement aux urnes. Le même engouement populaire lui a été réservé dans la commune de Sidi Mezghiche, réputée fief du MRN, à 32 km au sud-ouest de Skikda. Sadi s’y est offert un bain de foule.

Mais le clou de l’étape d’hier a été sans doute le café Molo, dans la commune de Aïn Beïda (Oum El-Bouaghi). Sadi y avait du mal à contenir la foule venue le saluer.
“Voilà la modestie. Y a-t-il un candidat qui est venu vous voir à part celui-là”, crie un citoyen subjugué de voir un postulant à la magistrature suprême attablé, sirotant un café et entouré d’une myriade de jeunes.

À la salle Ennasr, lieu du meeting et qui a fait le plein pour la circonstance, Sadi n’a pas manqué de promettre que “quand il sera au gouvernement, il changera beaucoup de choses”. À l’endroit des travailleurs, il rappelle que “Sidi Saïd a trahi le message de Aïssat Idir”. Auparavant, Sadi a fait des visites de proximité à El-Khroub, Oum El-Bouaghi et Aïn M’lila.

Karim Kébir, Liberté