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Saïd Sadi a présenté, hier, son programme

Le 8 avril, l’élection de la dernière chance

jeudi 18 mars 2004, par Hassiba

Il a estimé qu’une chance se présente pour le couronnement du combat démocratique.
Le candidat a, par ailleurs, menacé de recourir à la rue en cas de fraude.

“Mon programme s’inspire de la déclaration de la proclamation de Novembre 1954 et de la plateforme de la Soummam qui appellent clairement à la construction d’un État démocratique”. C’est par cette déclaration que Saïd Sadi, candidat à l’élection présidentielle, a entamé la présentation de son programme présidentiel devant un important parterre de journalistes de la presse nationale et internationale au Centre international de presse (CIP) à Alger. Le programme que porte Saïd Sadi se constitue de 17 chapitres, représentant l’essentiel sur lequel l’Algérie doit se construire, à commencer par la refondation d’un état fort et démocratique : “Avant d’être un instrument de contrôle de la société, l’état doit d’abord être au service de l’épanouissement de celle-ci. L’état de droit est fondé sur la séparation des pouvoirs, la primauté de la loi et la mise en place de contre-pouvoirs.” Ainsi est conçue la République par le patron du RCD.

Son programme, qui fait de la réforme de la justice l’une des priorités pour lui garantir une indépendance et une impartialité, réserve une large place à la jeunesse qui représente 75% de la population. “Un véritable plan Marshall doit être mené en direction de la jeunesse qui doit pouvoir se réaliser autrement que dans l’économie informelle et le mythe de l’exil quand elle ne sombre pas dans l’exil”. C’est là, aussi, une des priorités de Saïd Sadi. Le candidat n’est pas allé par trente-six chemins concernant le code de la famille. “Il sera abrogé au plus vite, autant pour réparer une injustice, devenue anachronique, que pour permettre un épanouissement de la société dans son ensemble”.

Ouyahia ? “un enfant naturel de l’état d’urgence...”

La réforme de l’école est également l’une des préoccupations majeures du président du RCD. “L’école n’a pas vocation à former des militants mais des citoyens”, a tenu à préciser le candidat.

Les secteurs économiques, notamment l’agriculture et le tourisme qui n’ont pas connu une avancée significative en Algérie, malgré ses grands moyens financiers et humains, ont une place de choix dans le programme du candidat démocrate. Les questions du foncier agricole et industriel, qui entravent l’investissement, seront parmi les premières mesures qui seront prises dans ces deux secteurs.
Par ailleurs, le candidat compte prendre trois mesures s’il est élu : mise en place d’une commission autonome composée de personnalités de divers horizons pour faire le bilan de la situation de notre pays, rétablissement du week-end universel avec une plage horaire pour la prière du vendredi, et restitution de la télévision et de la radio, que Saïd Sadi considère des propriétés de l’État et du peuple et non pas d’un gouvernement donné, à l’expression plurielle.

Après la présentation de son programme, le candidat s’est prêté aux questions des journalistes. Invité à donner son appréciation quant au retrait déclaré de l’ANP du champ politique, Saïd Sadi confirme et considère que c’est une position sincère et que c’est l’une des plus importantes décisions qu’a enregistré notre pays depuis l’indépendance. À la question d’un journaliste sur les assurances données par Ouyahia quant à la crédibilité du prochain scrutin, le président du RCD reste sceptique. “Toute homme politique a un parcours mais Ouyahia est l’enfant naturel de l’état d’urgence... Par contre, je dis que cette fois, nous avons la possibilité de surveiller les 40 000 bureaux en collaboration avec le FLN et le MRN et que, au soir du vote, nous aurons avec exactitude le décompte pour chaque candidat”.

“Je ne me leurre pas et je ne dis pas que l’équipe présidentielle ne va pas frauder. Je sais que le ministre de l’Intérieur peut annoncer d’autres chiffres que ceux des urnes mais, dans ce cas-là, chacun prendra ses responsabilités”, conclut Saïd Sadi.

Mourad Belaïdi, Liberté