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Sallat : “Bedjaoui a commis un faux”

lundi 29 mars 2004, par Hassiba

Bedjaoui, censé respecter l’ordre alphabétique dans la lecture de la liste des candidatures retenues, a commis un faux devant des millions de téléspectateurs.

En annonçant les délibérations du conseil constitutionnel, en direct à la télévision, le 1er mars dernier, Mohamed Bedjaoui est délibérément passé outre l’arrêt de l’institution qu’il préside affichant de manière claire son parti pris pour le candidat Abdelaziz Bouteflika.
Il a tout simplement violé la Constitution. Comment viole-t-on alors les lois du pays ? Dans son arrêt n° 6 du 24 février 2004, le conseil constitutionnel qui s’inspire des articles 73 et 163 de la Constitution et du décret présidentiel du 7 février portant convocation du corps électoral, a décidé que le classement des candidats à l’élection présidentielle doit se faire selon l’ordre alphabétique. Ce qui fut fait, en effet, par le biais de l’arrêt n°16 du 1er mars.

Ce dernier, conformément à la loi, donnait une lecture de la liste des candidatures validées en commençant par Ali Benflis. Viennent après les noms des autres candidats, Bouteflika, Louisa Hanoune, Rebaïne Ali Fawzi et Saïd Sadi. C’est ce texte que devait lire, ce jour-là, à la télévision, Mohamed Bedjaoui. Cela n’a pas été le cas. Le président du conseil constitutionnel a choisi un autre paramètre de lecture espérant conditionner dès le départ l’électorat en annonçant en premier le nom du président-candidat, sur la base du nombre de signatures déposées par les concernés. Un critère faussé sur lequel M. Bedjaoui s’est appuyé pour afficher ses préférences politiques. Mais la violation des règles instaurées par le conseil lui-même en vue du scrutin du 8 avril prochain, n’a pas manqué, selon des sources sûres, de provoquer le mécontentement des membres de cette institution qui avaient élevé une protestation auprès du président en lui reprochant le fait de ne s’être pas conformé aux arrêts n° 6 et 16.

C’est suite à cette protestation, ajoutée à celle du candidat Benflis que les choses ont repris leur cours normal. Même les wilayas ont été destinataires, ces derniers jours, de textes d’application des circulaires pour se conformer au classement par ordre alphabétique des bulletins de vote. Abdelkader Sallat, le directeur de campagne du candidat du FLN, a qualifié Mohamed Bedjaoui de “faussaire”. “Il s’est disqualifié en commentant un faux devant le peuple algérien, il devrait partir”, a déclaré, hier, à Liberté M. Sallat.

Ce dernier, qui a eu déjà à décrier les pratiques discriminatoires du conseil constitutionnel, pointe également du doigt la commission de Saïd Bouchaïr qui n’est, selon lui, qu’une sorte de chambre d’enregistrement des recours qui ont été faits par les candidats.

S. R., Liberté