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Sid Ahmed Ghozali : L’abstention massive arrangerait Bouteflika

lundi 1er mars 2004, par Hassiba

Sid Ahmed Ghozali a reçu, hier, les Archs antidialogue
La délégation a également rencontré, hier, le candidat Fawzi Rebaïne.
Elle sera aujourd’hui l’hôte de Rédha Malek.(...)

La délégation a également rencontré, hier, le candidat Fawzi Rebaïne.
Elle sera aujourd’hui l’hôte de Rédha Malek.

“Si la décision du boycott est définitivement arrêtée je refuse d’aller à l’élection”. C’est là une affirmation faite par le candidat à la présidentielle Sid Ahmed Ghozali, hier, en recevant, en son domicile, la délégation des archs antidialogue composée d’une dizaine de délégués.
De son avis, “on ne fait pas une élection nationale en l’absence de toute une région”.

C’est pourquoi il a exhorté ses interlocuteurs à tout faire pour inciter la Kabylie à voter. “Ulac smah, d’accord. Mais il faut aller voter. Car, plus il y a de l’abstention plus ça arrangera Bouteflika”, leur a-t-il affirmé.

Pour Ghozali, il faut livrer bataille “même s’il n’y a qu’une chance sur 10 de l’emporter”. Son refus de ne pas se retirer est dicté par le souci de ne pas “faciliter le travail à Bouteflika”. En outre, il s’est dit “tout à fait serein” sachant que la décision d’accepter ou de rejeter sa candidature “est prise depuis longtemps” ( ?!).

Pour ce qui est des revendications contenues dans la plate-forme d’El-Kseur, Sid Ahmed Ghozali, sans le dire clairement, semble disposé à les prendre en charge. En précisant qu’il “se donnera un programme inscrit dans le temps. Des rendez-vous seront tenus chaque trois mois pour évaluer ce qui a été fait”.

La régionalisation qui est “le fin du fin” de l’organisation d’une nation, agrée bien Sid Ahmed Ghozali pour peu que les communes soient dotées de moyens autonomes. Il s’est aussi prononcé pour le changement de la relation État-citoyen. Il a affirmé aux délégués du mouvement citoyen que jamais Bouteflika n’accédera à leurs revendications.
Aussi, le dialogue entrepris par Ouyahia avec l’aile dialoguiste des archs, n’est à ses yeux qu’une “fumisterie”, car, explique-t-il “il ne peut y avoir de dialogue entre la victime et son bourreau. Tout ce qu’il vous donne c’est pour vous faire taire”.

Revenant sur la genèse des événements de Kabylie, Ghozali n’a pas hésité à qualifier d’“assassinat” la mort du jeune Guermah Massinissa dans l’enceinte même de la brigade de la Gendarmerie nationale. Tout comme il a qualifié la gestion de la crise de Kabylie par Bouteflika de “foncièrement anti-nationale”. Pour lui, la revendication des archs du départ de la gendarmerie qu’il a qualifiée d’“extrémiste”, est le résultat de la démission de l’État qui n’est pas intervenu pour mettre fin à l’“extrémisme de la gendarmerie”. “Le vrai extrémiste c’est l’État” s’est-il emporté.

Pour Sid Ahmed Ghozali, tamazight n’est pas une langue minoritaire mais nationale. Réfutant l’idée de “question kabyle”, il indiquera que la question qui se pose aux Algériens est celle du “divorce entre le citoyen et l’État”. Pour lui, le président de la République ne peut rien faire s’il n’est pas l’émanation de la volonté populaire. Faisant dans l’autocritique, il a soutenu avoir gouverné “à l’ombre des chars”.

Interpellé par un délégué sur la neutralité de l’armée, Ghozali a soutenu ne pas croire à la neutralité. “On ne peut pas être neutre car la neutralité c’est la démission. Si on insiste sur cette question c’est qu’on nous cache quelque chose”.

Tout en se prononçant pour la régionalisation, Ghozali estime, lui, qu’il faut d’abord doter les communes de moyens autonomes.

Enfin, Ghozali a assuré ses interlocuteurs que son premier meeting lors de la campagne électorale sera animé en Kabylie et plus précisément à Boumerdès.

Arab Chih, Liberté