Test crucial en Kabylie

C’est ce qu’on sent à travers ce foisonnement de listes de candidatures à travers toutes les communes de la Kabylie et à travers l’intérêt grandissant chez les citoyens dont la propension au boycott des opérations électorales est devenue aujourd’hui légendaire.

L’enjeu en est que c’est un test crucial pour l’avenir de la région, dans le sens où il doit marquer la rupture avec la dissidence citoyenne, à travers le retour à une vie institutionnelle et politique normale. Crucial aussi pour les forces politiques en présence qui devraient ainsi réinvestir le terrain cédé à des groupes aventuristes, et qui, par-dessus tout, devraient affronter à cette occasion de nouveaux adversaires.

Conscients des changements de mentalités et de la fragmentation de l’espace politique en Kabylie, les deux principaux partis, le FFS et le RCD, redoutent une déroute qui leur serait fatale ; puisqu’il s’agit de leur seul bastion.

Cette crainte est telle que les leaders de ces formations ne cessent de mettre en garde contre une éventuelle fraude. Saïd Sadi est encore revenu hier, dans un entretien à un quotidien national, sur l’existence d’une volonté du pouvoir central de mettre en échec les partis, comprendre le sien et celui de son rival historique, pour leur substituer des entités « intruses », selon lui, inféodées aux « services spéciaux ». Mais que comprendre des difficultés - un peu surmédiatisés par certains journaux mais qui sont bien réelles - que rencontre son parti actuellement pour finaliser la confection des listes devant se présenter aux élections du 24 novembre ? Comment expliquer l’absence de listes RCD dans une vingtaine de communes dans la wilaya de Béjaïa, son fief historique ? Mêmes question à se poser à propos du parti de Hocine Aït-Ahmed, qui, lui aussi, sera absent dans un certain nombre de communes de Kabylie.

Synthèse de Kahina
D’après la nouvelle république