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Vers le retour du FIS en Algérie ?
mercredi 18 mai 2011, par
L’éventuelle libération de milliers de terroristes islamistes sympathisants de l’ex-FIS pourrait marquer le début du retour du parti intégriste dans la scène politique en Algérie.
Jusqu’où le président Bouteflika peut-il aller dans la concession faite à l’islamisme ? Au rythme qu’il veut imprimer à sa politique de réconciliation nationale, il n’est pas dit qu’il ne remettrait pas en selle le FIS dissous dans une version relookée. On sait que d’anciens cadres et militants du parti dissous nourrissent toujours l’ambition de revenir à l’activité politique en se dotant d’un cadre partisan. Ils seraient déjà passés à l’acte n’était l’intransigeance d’un Yazid Zerhouni qui avait juré qu’il ne serait jamais le ministre de l’Intérieur qui légaliserait le retour du FIS dissous sur la scène politique. Le plus fervent des islamistes radicaux à vouloir structurer un parti politique qui incarnerait le FIS dissous reste l’ancien « émir » de l’Armée islamique du salut (AIS), Madani Mezrag, en l’occurrence. Ce dernier a, immédiatement après avoir bénéficié des dispositions de la loi sur la Rahma, suite à la trêve unilatérale observée par son organisation en 1997 dans les maquis de Jijel, fait part de son intention de fonder un parti politique. Le projet semblait lui tenir tellement à cœur qu’il n’hésitait pas à en faire étalage public, notamment au cours des différentes conférences de presse qu’il avait eu à animer. Il lui était arrivé même de s’afficher avec d’anciennes figures de l’ex-FIS, à l’instar de Ali Benhadj qui, lui aussi, ne semble pas avoir définitivement enterré son ambition de reprendre l’activité partisane. Madani Mezrag, tout comme Ali Benhadj, estimait qu’il était de son droit de citoyen de fonder un parti politique dès lors qu’il était blanchi des crimes commis lorsqu’il trônait à la tête de l’AIS.
L’ancien ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, ne l’entendait cependant pas de cette oreille. A chaque fois que l’idée d’une relance de l’ex-FIS ressurgissait dans le débat public, Zerhouni s’empressait de rassurer qu’il n’en serait rien tant qu’il officiait en tant que ministre de l’Intérieur. Les rappels itératifs de l’interdiction opposée à la résurgence de l’ex-FIS ont amené Madani Mezrag à adopter un profil bas. Ceci alors que Ali Benhadj a poursuivi de faire le pitre politique pour qu’il ne soit pas oublié de la chronique politique. Assuré qu’il était d’une médiatisation par la chaîne qatarie Al Jazeera, l’ancien numéro 2 du FIS dissous participait indistinctement aux manifestations publiques, quitte à essuyer les quolibets comme c’était le cas lors de la première marche de la CNCD à Alger. Pendant ce temps-là, Madani Mezrag et d’autres anciens du parti dissous, à l’instar de Djeddi et Boukhamkham, se sont tenus loin des feux de la rampe. Une éclipse, si l’on peut dire, qui à l’évidence n’est nullement dictée par les contingences politiques. Le retrait semble bien réfléchi, tant est que l’actualité donne à noter que les anciens du parti dissous poursuivaient de militer en douce. La preuve est donnée par la sortie médiatique de Sahnouni qui a informé qu’il a plaidé auprès de Bouteflika la cause des islamistes détenus. Et ce n’est certainement pas un hasard si cette émersion de quelques figures de l’islamisme radical intervient au moment où Bouteflika engage ses réformes politiques. Des réformes qui incluent la révision de la loi sur les partis politiques.
Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Soir d’Algérie