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Vigilance accrue durant le ramadhan à Alger

mardi 12 octobre 2004, par nassim

La persistance de la menace terroriste à Alger a poussé les services de police à augmenter leurs effectifs et à accroître leur vigilance.

Réputé pour être un mois propice au regain de l’activité terroriste dans la capitale, le ramadhan suscite chaque année les pires appréhensions. Bien qu’ils soient lointains, les souvenirs des attentats à la bombe et à la voiture piégée hantent encore les esprits des Algérois. Le démantèlement, ces derniers mois, des réseaux nouvellement infiltrés réveille la peur des citoyens.

Par ailleurs, il met en état d’alerte les différents services de police, de nouveau mobilisés afin d’épargner à la capitale les affres du passé. Leur vigilance s’est accrue à l’approche du mois sacré. D’où le renforcement du dispositif de sécurité mis en place habituellement en cette période de jeûne. Selon des sources judiciaires, la consolidation de ce plan à la fois de prévention et de lutte se traduit par l’augmentation des effectifs et la mise à contribution de toutes les équipes d’intervention de la sûreté nationale, notamment les unités mobiles (BMPJ, GMAC, UMAS) “Tous les moyens humains et matériels sont mobilisés”, se contente d’affirmer notre interlocuteur sans dévoiler le nombre d’agents supplémentaires réquisitionnés. Selon lui, la traque des terroristes commande une totale discrétion.

Cet été, Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale a révélé que 500 à 600 policiers allaient être envoyés sur le terrain afin de sécuriser Alger et la prémunir des assauts des groupes armés. Ce redéploiement se manifestera durant le ramadhan par l’augmentation du nombre des barrages routiers fixes et mobiles. “Toutes les issues de la capitale seront surveillées. De même que ses grands axes, les carrefours et les points d’encombrement”, souligne notre source. Il indique que les barrages itinérants seront adaptés afin de veiller à la fois à la sécurité routière et se charger des poursuites en cas d’attentats. Les quartiers populaires ne sont pas laissés en reste.

Des équipes pédestres en uniforme et en civil seront disséminées dans les lieux publics connaissant une grande influence et les marchés. Notre interlocuteur garantit une présence policière permanente durant la journée, à l’heure de l’iftar et pendant les veillées ramadhanesques. “Nous occuperons le terrain h24”, assure-t-il. Afin de minimiser les risques d’attentat, le retour à d’anciennes pratiques telles que l’interdiction du stationnement aux abords des établissements scolaires et des marchés est également envisagé.

De même l’appel à la vigilance des citoyens, ce réflexe salutaire durant les années noires est remis au goût du jour. Les Algérois sont exhortés à la prudence.
En outre, ils sont invités à faire preuve de civisme en prêtant main forte aux services de sécurité, surtout en matière d’information. “Il y a une ligne verte, le 15-48 qui fonctionne déjà très bien”, se félicite la même source. Enfin, il faut savoir que la seconde mission assignée au plan ramadhan a trait à la lutte contre la petite délinquance et le banditisme. Il est, en effet, regrettable de constater que les pickpockets trouvent leur compte durant le mois de jeûne. Les voleurs de voiture prolifèrent aussi. En 2003, la sûreté d’Alger a procédé à l’arrestation de près de 2 000 individus pendant le ramadhan. Ils étaient impliqués dans des affaires de vol à la roulette, de téléphone portable et de détention d’armes prohibées.

Par Samia Lokmane, Liberté